
Malgré le mouvement de grève SNCF reconductible jusqu'au 28 juin prochain, entreprises et salariés doivent trouver des alternatives pour continuer leur business as usual. Voici 5 exemples de solutions mises en place à l’initiative des employeurs. Racontez-nous les vôtres, le forum ci-dessous vous est ouvert !
Des navettes interentreprises à la disposition des salariés de NBTech
Dans les deux semaines à venir, ce sont pas moins de 4 à 5 navettes qui quitteront le technopôle de Nancy-Brabois (NBTech), direction les aéroports d’Orly ou de Roissy-Charles-de-Gaulle. A leur bord des salariés (8 maximum par navette) des 200 entreprises regroupées au sein de ce technopôle. «Il était impensable pour les dirigeants de notre technopôle de perdre du business, en France mais aussi à l’international, à cause des grèves SNCF. Alors pour acheminer les salariés concernés aux aéroports, nous avons mis en place un système de navettes inter-entreprises, à la charge des sociétés demandeuses », détaille Denis Heftre, président du technopôle de Nancy-Brabois et dirigeant du groupe ADH. Ce système a été privilégié par rapport à l’usage des véhicules personnels des collaborateurs, pour leur éviter la fatigue, le stress du transport et la praticité du service. « La navette les dépose devant la porte de l’aéroport, donc pas de galère de parking à trouver, à payer, etc... Une vraie alternative au TGV », insiste-t-il.
Il est possible d’alerter son responsable le matin même
Une prise en charge du coworking chez Online
En ce moment, Henley Saramandif, doit se rendre 3 ou 4 fois par semaine au siège de sa société à Paris. Avec les trois mois de grève perlée annoncée par la SNCF, le vice-président Infrastructures de la société Online, doit trouver des alternatives. Pour ce cadre domicilié à Montbazon (Indre-et-Loire), cela passe par la location d’un bureau dans l’espace de coworking Le HQ Tours. « Si en chemin pour la gare, je constate que finalement le train que je devais prendre à l’aller, ou pire, celui du retour, s’annonce compliqué, je dévie de ma route initiale pour m’arrêter bosser dans cet espace de coworking », explique-t-il. En effet, pas question de revivre un nouveau retour épique avec un départ de Paris en TER à 23 heures pour une arrivée chez lui à … 3 heures du matin. Les frais de coworking sont à la charge de son entreprise. Dans ces locaux proches de la place d’Iéna, l’entreprise propose également un service d’hôtellerie à destination de ses collaborateurs. Mais Henley Saramandif n’a pas encore eu l’occasion de tester une nuit au bureau.
En route avec le covoiturage chez ALD Automotive
Dans cette entreprise implantée à Clichy (Hauts-de-Seine), pas question de réduire la voilure durant les grèves SNCF. Dès les premiers jours du conflit, la direction a déployé une batterie de solutions visant à faciliter l’accessibilité des salariés à leur poste de travail. Parmi elles, le covoiturage. L’entreprise prend ainsi en charge les frais d’inscription à la plateforme Klaxit spécialisée dans les trajets domicile-travail. « On enregistre 87 salariés inscrits et 78 qui proposent du covoiturage », décompte Frédéric Clavière, le DRH, qui apprécie également le covoiturage plus informel, notamment au sein de son service. Par ailleurs, les collaborateurs en télétravail à jours fixes sont invités à les faire correspondre aux jours de grève. Ceux ayant des moyens de travailler à distance, donc les salariés équipés de PC portables, peuvent faire du télétravail informel. « On propose également des aménagements d’horaires en fonction du lieu de résidence des salariés. Ceux proches de l’entreprise font par exemple les astreintes les jours de grève. Et inversement », détaille-t-il. Bilan : un taux d’absentéisme stable, et un niveau d’activité maintenu. Et si le mouvement venait à se durcir, l’entreprise réfléchit (entre autres) à faire bosser ses collaborateurs sur des sites « maison » plus proches de chez eux.
Le télétravail encouragé chez Web-atrio
Dans cette entreprise dite « libérée » qui veille au bien-être de ses salariés, pas question de les faire galérer pendant des heures dans les transports pour venir bosser. Aussi, cet employeur propose à ses collaborateurs au forfait d’opter pour du télétravail durant les grèves. Afin de leur faciliter le travail à distance, Web-atrio, basée dans le 9ᵉ arrondissement de Paris, leur donne accès à tous les outils nécessaires : être en liaison continue avec leur équipe via Skype/confcall ou encore assister, via une webcam, aux événements internes se déroulant ces jours-là. « La confiance étant le maître mot de la société, la paperasse administrative est facilitée, il n’est donc pas obligatoire de fournir un justificatif et il est possible d’alerter son responsable le matin même », souligne-t-on chez Web-atrio. Lors des premiers jours de grève, une quinzaine de collaborateurs parisiens et une vingtaine de Toulousains ont activé ce dispositif.
Un hébergement gratuit à l’hôtel Bradford Elysées
Pour limiter la galère et les temps de transports à rallonge, cet hôtel du 8ᵉ arrondissement de Paris propose à ses collaborateurs les plus touchés par la grève SNCF, de dormir sur place. A la clé, des nuits dans un 4 étoiles à deux pas des Champs Elysées pris en charge par l’employeur et donc moins de fatigue et de stress pour les salariés. Cette solution, si facilitatrice soit-elle, ne règle évidemment pas les éventuels problèmes d’organisation personnelle (garde des enfants, etc) et porosité entre vie pro et vie perso. Le prix à payer pour être à son poste à l’heure les jours de grève !
Et vous, de quelle solution bénéficiez-vous pour atténuer vos galères de transport pendant les grèves ? Votre témoignage est le bienvenu (sur le forum ci-dessous).
Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.