- Lidl teste la semaine de 4 jours pour ses salariés en poste à 30 heures par semaine
- Pimpant fait la chasse aux grignoteurs de temps pour améliorer la semaine de 4 jours
- Structa réorganise complètement ses journées de travail pour être off le vendredi
- Chez Mozoo, on chasse les minutes perdues pour ne pas allonger les 4 jours de boulot
- L’Urssaf Picardie teste (tout doucement) la semaine de 4 jours
- Chez Acorus, on passe de 39 à 35 heures sur 4 jours
- Chez Bizay, la semaine de 4 jours à 100% en télétravail
- Chez Elmy, le mercredi ou le vendredi, c’est piscine !
- MV Group pousse à fond l’aménagement du temps de travail individualisé
- Chez Systemes B, 28 heures payées 35, réparties librement dans la semaine
- LDLC passe ses salariés à 32 heures hebdo sur 4 jours
- Chez IT Partner, 4 journées de travail plus longues mais 47 jours off
- Yprema, un pionnier satisfait de la semaine de 4 jours depuis… 23 ans
- Chez Love Radius, on passe 4 mois par an à 4 jours par semaine
- Les autres entreprises passées à la semaine de 4 jours en 2023
- La semaine de 4 jours séduit une majorité d’employeurs en France
- La semaine de 4 jours plébiscitée par les salariés
Lidl teste la semaine de 4 jours pour ses salariés en poste à 30 heures par semaine
OMG ! Les supermarchés s’y mettent aussi
Est-il encore besoin de présenter Lidl ? Longtemps délaissée par les consommateurs car jugée trop hard discount, l’enseigne est revenue en force dans le paysage de la distribution française depuis quelques années. Pourquoi ? Car l’inflation galopante impose aux consommateurs de dompter leurs budgets courses. Mais aussi parce que Lidl a su négocier à la perfection le marketing d’influence. En s’adossant à des influenceurs star dotés de communautés XXL, en lançant une ligne de vêtements… la marque est devenue « hype ». Notamment auprès des plus jeunes.
Le dispositif semaine de 4 jours chez Lidl
Depuis le mois de septembre 2023, l’enseigne expérimente quatre nouvelles organisations du temps du travail en supermarchés dont la semaine de 4 jours.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre de négociations sur la qualité de vie au travail avec les partenaires sociaux. Il s’agit d’améliorer les conditions de travail, de fidéliser les collaborateurs, de favoriser l’équilibre vie perso vie pro, et d’attirer de nouvelles compétencesLaetitia de Montgolfier, directrice exécutive RH chez Lidl France
Concrètement, 18 supermarchés Lidl de tailles différentes et situés sur plusieurs territoires, se prêtent à ce test qui concerne les salariés équipiers polyvalents en contrat de travail à 30 heures hebdomadaires et les coordinateurs caisse accueil en CDI. « Dans un cahier des souhaits, chaque collaborateur indique son choix de jour off dans la semaine et le responsable du magasin établit son planning en fonction », indique-t-elle.
Comment compenser ?
Au lieu de travailler 30 ou 35 h sur 5 jours, les salariés concentrent leurs efforts sur 4 jours. Donc pas de réduction de volume horaire mais plus d’heures travaillées, à savoir 7h30 sur 4 jours. Le tout sans baisse de salaire.
Quel premier bilan ?
Trois mois après le lancement de cette expérimentation prévue sur un semestre, l’enseigne enregistre des premiers retours favorables. « Les salariés qui habitent un peu loin des magasins apprécient de limiter leur nombre de trajets. Cela fait baisser leurs dépenses en carburant et limite leur fatigue », illustre Laetitia de Montgolfier. L’enseigne va également suivre des indicateurs chiffrés comme l’absentéisme et le turn over. Et évidemment le nombre de candidatures reçues. Car en proposant de nouveaux modes d’organisation du travail, l’objectif est aussi de doper l’attractivité de la marque et d’attirer de nouveaux candidats.
Pimpant fait la chasse aux grignoteurs de temps pour améliorer la semaine de 4 jours
L'activité de l'entreprise
Pimpant (ex Juliette), basée à Dives-sur-Mer en Normandie, est un distributeur de produits rechargeables du quotidien en poudre à diluer. Avec ses 20 salariés, dont 75% en full remote, la PME teste la semaine de 4 jours depuis mi-juin 2023.
« Notre objectif est d'améliorer l'équilibre vie pro/vie perso de l'équipe. Prendre du recul sur son job une journée par semaine est un excellent moyen de revenir travailler reposé et plus créatif », explique Baptiste Hamain, co-fondateur de Pimpant. Pour l'heure, l'entreprise (CA 2022 : 1 million d'euros) apprend en marchant de sa nouvelle organisation. les règles ne sont pas encore figées. Au bout de 4 mois, elle décidera de la suite à donner à cette expérimentation.
Le dispositif semaine de 4 jours chez Pimpant
Pour composer leur semaine de 4 jours, les salariés de Pimpant ont, pour l'heure, le choix de poser leur mercredi ou vendredi off. Et leur option peut varier d'une semaine à l'autre. La condition est de l'indiquer en amont sur l'agenda partagé commun à toute la boite.
Comment compenser ?
Chez Pimpant, tous les salariés sont au forfait jours donc sans horaire de travail à respecter au quotidien. Seuls comptent l'atteinte des objectifs fixés. Peu importe la voie empruntée pour y parvenir. Pour passer à la semaine de 4 jours, donc point de réduction horaire, ni de charge de travail réduite, ni de salaire, mais une chasse aux grignoteurs de temps qui freinent la productivité.
- Il a par exemple été décidé de réduire le nombre de call hebdomadaires et d'en limiter la durée. Désormais, c'est un call général et un call d'équipe par semaine et jamais plus de 40 minutes. « Au delà, c'est contre-productif car, c’est prouvé, on n’arrive plus à maintenir son attention. Ce serait donc du temps perdu. Tous les calls, pour être efficaces, doivent être préparés avec un leader/ facilitateur qui gère le temps, un objet du jour bien préparé, des "call to action" listés à chaque fin de réunion », illustre Baptiste Hamain.
- Sur un rythme quinzomadaire, chaque salarié a un "1-1" avec son manager pour parler bien-être. Exprimer comment il se sent, les soucis rencontrés, les optimisations à faire etc. Lors de cet échange, on débriefe de la semaine de 4 jours et on balaye tous les obstacles pour trouver des solutions. Cela peut porter sur la charge de travail, le manque d’outils, les tâches récurrentes qui n’apportent pas assez de valeur…", précise-t-il.
- Par ailleurs, Pimpant mise sur la culture de l'écrit. Tout ce qui est réalisé et décidé se retrouve tracé dans des documents accessibles à tous.
Quel premier bilan ?
Un mois et demi après le lancement du test, Baptiste Hamain est plutôt satisfait de cette nouvelle organisation : « 100% des membres de l'équipe ayant tenté la semaine de 4 jours ont profité de leur journée off. Dans le questionnaire mensuel qu'ils doivent absolument remplir, ils indiquent qu'ils ont pu profiter de moments de chill sans culpabiliser. Que ce jour off leur permet une prise de recul naturelle sur leur job et donc davantage de créativité et d'énergie à leur retour au travail », souligne-t-il.
Pour autant, le dirigeant normand ne dissimule pas les difficultés rencontrées. Notamment un stress accru. « Nous avons eu un peu d’appréhension à nous lancer sans filet. On a également eu l’impression que l’on allait manquer de temps en essayant de faire rentrer 5 jours en 4. Et puis, on ne s’était pas mis d’accord en équipe sur les priorités de la semaine… donc on s’est parfois sentis perdus. Enfin, on n'a pas tous anticipé ou eu le temps d’anticiper certains événements. Bilan, on s’est fait prendre par le temps et cela a mangé sur le temps de validation », conclut-il. Des erreurs de débutants rapidement corrigées.
Structa réorganise complètement ses journées de travail pour être off le vendredi
L’activité de l’entreprise
C’est pour attirer et fidéliser les talents (les fameux) mais aussi pour répondre aux aspirations de davantage d’équilibre entre les vies pro et perso de ses collaborateurs que Structa expérimente la semaine de 4 jours depuis mars 2023. Une première pour une entreprise industrielle. Installée à Beaumont-lès-Valence (Drôme), ce fabricant de mobilier de bureau notamment des cabines acoustiques Blabla-Cube, accorde donc un jour off à ses 70 salariés. De la production au service support, tout le monde est concerné. Pour cette expérimentation, l’entreprise s’est inscrit dans le programme d’accompagnement de l’association britannique 4 Day Week.
Le dispositif semaine de 4 jours chez Structa
Désormais chez Structa, plus personne ne travaille le vendredi. Donc la PME est tout simplement fermée ce jour-là. « Le vendredi après-midi était déjà off donc c’était déjà le jour le moins productif », précise d’emblée Christophe Dullin, directeur général de Structa
Comment compenser ?
Les 70 collaborateurs travaillent donc 36 heures sur 4 jours contre 39 h sur 4,5 jours avant. Et ce, pour des salaires identiques.
On a augmenté de 30 minutes la durée des 4 jours travaillés. A l’issue de la consultation des collaborateurs, nous sommes arrivés à la conclusion que chaque service devait décider, en autonomie, de rallonger sa journée soit le matin, soit le soir.Christophe Dullin, directeur général de Structa
Pour gagner en efficacité et donc ne pas perdre en productivité, Structa a revu de fond en comble son emploi du temps quotidien type. Désormais trois phases rythment chaque journée :
- un temps de concentration
« La phase de concentration, le matin, permet à chacun de travailler sur des tâches de fond sans être dérangé. Les appels téléphoniques ne sont pas transmis. Le service commercial transmet juste des messages écrits aux collaborateurs. S’ils veulent y répondre et passer un coup de fil quand même, ils doivent s’isoler afin de ne déranger personne », illustre Christophe Dullin. Donc le matin chez Structa, on entend (presque) les mouches voler.
- un autre temps de collaboration
- et une phase de réunion.
L’après-midi, c’est opération collaboration. Cette fois, on peut se déranger à tout va pour le boulot. « On a limité à deux heures maximum le temps de réunion quotidien, soit entre 13h30 et 15h30. Ceci ne concerne évidemment pas les points en one to one », ajoute-t-il. En production, Structa a fait la chasse aux tâches chronophages à faible valeur ajoutée afin de produire autant en moins de temps. « On a par exemple régler à la source des petits défauts qui en bout de chaine étaient palliés par différentes personnes. Ainsi, on a allégé leur charge de travail », complète-t-il.
Quel bilan ?
Lancée en mars 2023, cette expérimentation est encore toute fraiche mais cela n’empêche pas Christophe Dullin d’avoir des raisons de se réjouir de cette nouvelle organisation du travail. Le carnet de commandes est toujours aussi bien rempli (donc les clients adhèrent à la démarche), les livraisons sont toujours assurées dans les délais, le niveau de rentabilité est stable et les collaborateurs sont plus heureux. « La semaine de 4 jours a largement pesé dans le choix de nous rejoindre pour nos 15 nouveaux collaborateurs. On reçoit aujourd’hui 15 à 20 CV par semaine contre 3 à 5 avant », se rejouit le dirigeant qui a quand même répondu à notre interview… un vendredi. « Pour la direction, c’est l’occasion de passer à la semaine de 5 jours. Mais cela n’est tout de même pas la même intensité de travail, je fais davantage de sport », sourit le PDG, pris la main dans le sac !
Un exemple de mobilier de bureau fabriqué par Structa à Beaumont-lès-Valence (26) - Image Structa.
Votre entreprise a adopté la semaine de 4 jours ?
Afin d'inspirer d'autres employeurs (ou pas), n'hésitez pas à nous envoyer un message à [email protected], objet "Appel à témoin Semaine de 4 jours" et en précisant les infos suivantes :
- Activité de l'entreprise
- Effectif de l'entreprise
- Le dispositif "semaine de 4 jours"
- Quels sont les jours off ?
- Comment le 5e jour est-il compensé ?
- Quel premier bilan ?
- Nom du contact et son tél (pour qu'un journaliste puisse éventuellement appeler)
Merci à tous !
Chez Mozoo, on chasse les minutes perdues pour ne pas allonger les 4 jours de boulot
L’activité de l’entreprise
Installée en plein de cœur de Paris, Mozoo est une agence créative digitale qui emploie 46 salariés. Pendant le confinement, son dirigeant Mathieu Rostamkolaei a beaucoup lu et écouter de podcast sur les nouvelles méthodes de motivation au travail. Et notamment sur les bienfaits de la semaine de 4 jours de travail. Après avoir convaincu les membres de son comex, depuis septembre 2020, tous les collaborateurs ne bossent plus que 4 jours par semaine. Les objectifs sont multiples : « rendre les salariés plus heureux », « limiter l’absentéisme », « davantage responsabiliser les équipes », « recruter plus facilement », « augmenter la productivité » et « retenir les talents ».
Le dispositif semaine de 4 jours chez Mozoo
L’idée n’est évidemment pas de fermer l’agence un jour par semaine. Non, ce passage à la semaine de 4 jours doit être transparent pour les clients. Alors, les équipes de Mozoo se sont organisées en binôme.
« Quand l’un des deux est off, l’autre travaille et peut donc prendre le relai sur les dossiers », illustre Mathieu Rostamkolaei. Les jours « off » sont le mercredi ou le vendredi. Charge à chaque binôme de s’organiser mais en règle générale, l’alternance mercredi-vendredi se fait une semaine sur deux. Durant les 4 jours de travail, les salariés doivent être présents au bureau au moins 3 jours par semaine. Le mardi et le jeudi, c’est tout le monde au bureau car ce sont des jours de rencontres et de réunions. Mais le dirigeant fait preuve de souplesse « Il peut y avoir parfois 2 jours de télétravail car depuis 2021, 30% de nos collaborateurs n’habitent plus à Paris », précise-t-il.
Comment compenser ?
Chez Mozoo, les salariés travaillent donc 4 jours par semaine payés 5 jours. Pour les aider à être plus productifs sur ces 4 jours, plusieurs dispositifs cohabitent. Les réunions ne durent plus que 45 minutes contre 1 heure auparavant. Un bon moyen de grappiller des quarts d’heure de boulot opérationnel. Les processus de décision sont également plus rapides. Les process pour tout tracer et ne rien oublier ont été mis en place. « Tous ces quart d’heures économisés à droite et à gauche, plus une pause déjeuner un peu raccourcie, permettent de ne pas rallonger les journées de travail mais d’être plus productifs. On a également passé un contrat moral avec nos collaborateurs : quand ils sont au travail, on ne veut pas les voir faire leurs courses perso en ligne, scroller sur les réseaux sociaux, regarder des annonces immobiliers… ils ont leur jour off pour ça », illustre Mathieu Rostamkolaei.
Quel bilan ?
Que du bonheur à en croire le dirigeant. En tout cas, les indicateurs de suivi plaident en ce sens. Dans le baromètre trimestriel sur le bien-être au travail chez Mozoo, depuis 8 éditions, toutes les notes des salariés sont en hausse. « En moyenne, nos 40 indicateurs de productivité sont en hausse de 20 à 25%. Cela concerne aussi bien le nombre de rendez-vous décrochés par les commerciaux, que le nombre de créations envoyées aux clients, que le nombre de réponse à des appels d’offre, etc. En fait, les salariés sont plus heureux, donc plus motivés et impliqués et ne lâchent rien. Même si je n’ai aucun indicateur pour étayer mon propos, je constate que nos équipes créatives sont meilleures depuis le passage à 4 jours de boulot », explique-t-il.
Côté recrutement, Mozoo reçoit désormais plus de candidatures mais surtout de nouveaux profils. « Des parents de 35 ans séduits par le fait d’avoir un jour off par semaine pour eux. Ce sont exactement les profils que nous recherchons et que nous avions jusque-là du mal à attirer », raconte-t-il. Bien moqué par ses actionnaires, ses potes et évidemment ses concurrents quand il a initié cette réduction du temps de travail dans son agence, Mathieu Rostamkolaei ne regrette rien. Au contraire, « c’est sans doute ma meilleure décision managériale depuis 13 ans ».
L’Urssaf Picardie teste (tout doucement) la semaine de 4 jours
L’activité de l’entreprise
Après un an de négociation avec les délégués syndicaux maison, l’Urssaf Picardie a signé un accord sur les nouveaux protocoles horaires pour ses 300 collaborateurs. Parmi, les 7 formules horaires proposées l’une est une semaine de 4 jours. Une expérimentation d’un an à compter du 1er janvier 2023.
Le dispositif semaine de 4 jours
Concrètement, les employés et les cadres qui ne sont pas au forfait jours, ont la possibilité, s’ils le souhaitent, de travailler 39 heures par semaine concentrées sur 4 jours. Soit 1h30 de boulot supplémentaires quotidienne, avec une pause déjeuner obligatoire minimum de 30 minutes. « Lors d’un sondage interne mené à l’été 2022, 106 des 120 répondants ont déclaré un intérêt pour cette formule « semaine de 4 jours ». 38 ont même précisé y voir un intérêt personnel. A ce jour, 3 personnes ont activé cette option », détaille Anne-Sophie Rousseau, directrice adjointe de l’Urssaf Picardie, en charge du pilotage des RH. Très peu de volontaires en somme. « Au départ, on pensait que les salariés à 4/5e pourraient être partants pour regagner en pouvoir d’achat. Mais finalement, le gain de salaire n’aurait pas compensé leurs frais de garde supplémentaires ni leurs problèmes d’organisation personnelle. Ce n’était donc pas la bonne cible », précise-t-elle. Les trois personnes passées à la semaine de 4 jours sont 3 femmes, souhaitant couper leur semaine en deux pour avoir du temps pour elles et pas pour garder leurs enfants.
Quels sont les jours off ?
Les trois collaboratrices passées à la semaine de 4 jours ont opté pour le mercredi. « Si davantage de salariés optent pour cette formule, il faudra sans doute mettre un roulement d’équipe pour les jours d’absence afin de veiller à une continuité de service », ajoute-t-elle. Mais pour l’heure, la question ne se pose pas.
Quel bilan ?
Il est évident trop tôt pour tirer un premier bilan mais les premiers retours des salariées concernées et des managers sont positifs. « On ne note pas de fatigue supplémentaire due aux journées de travail plus longues », conclut Anne-Sophie Rousseau. Mais à suivre, car l’échantillon est encore trop faible pour en tirer des conclusions généralisables.
Chez Acorus, on passe de 39 à 35 heures sur 4 jours
L’activité de l’entreprise
Cette ETI (1600 salariés) basée à Croissy-Beaubourg (77) est spécialisée dans l’éco-rénovation d’actifs immobiliers pour des bailleurs sociaux, des entreprises du tertiaire, l’univers de l’hôtellerie… Elle affiche un CA 2022 de 265 millions d’euros et pour répondre au gain d’importants marchés prévoit, l’embauche de 1000 personnes cette année.
Le dispositif semaine de 4 jours
Pour continuer à être innovant en matière de qualité de vie au travail mais aussi pour attirer de nombreuses nouvelles recrues, Acorus a donc décidé de tester la semaine de 4 jours au sein de son agence de Nantes. Au total, 65 collaborateurs organisés en 4 mini-entreprises internes (de 5 à 20 personnes chacune) se sont donc mis d’accord sur les jours off des uns et des autres afin que l’agence soit toujours ouverte du lundi au vendredi. Et ce, quel que soit leur CSP : ouvriers, techniciens, cadres et direction.
Quels sont les jours off ?
« En fait, chaque collaborateur a pu choisir son jour off à condition que son binôme, à savoir la personne prenant son relai lors de son absence, n’opte pas pour la même journée. Seule contrainte à respecter : tout le monde doit être au boulot le jeudi», détaille Maxime Gourlet, directeur du développement humain d’Acorus.
Comment compenser ?
« Via un avenant à leur contrat de travail, ces 65 collaborateurs sont passés de 39 heures de travail sur 5 jours à 35 h sur 4 jours sans baisse de salaire. Concrètement, ils travaillent 45 minutes en plus par jour de présence », détaille-t-il.
Quel bilan ?
Il est évidemment trop tôt pour se prononcer sur la pertinence de ce passage à la semaine de 4 jours. Le groupe a prévu un nouveau questionnaire sur la QVT en mars 2023. « Ce test doit nous permettre d’identifier un potentiel “monstre”. A savoir un problème que l’on n’aurait pas du tout anticipé. Par exemple une grosse insatisfaction client », remarque Maxime Gourlet. L’expérimentation nantaise sera analysée entre mars et juillet prochain par les équipes d’Acorus. Si le retour est concluant, la semaine de 4 jours pourrait être généralisée à tout le groupe à compter de juillet. Et fin 2023/ début 2024, au niveau des filiales.
Chez Bizay, la semaine de 4 jours à 100% en télétravail
L’activité de l'entreprise
Bizay est en une plateforme technologique qui donne l'accès au plus grand catalogue de produits personnalisables au monde.
Le dispositif semaine de 4 jours
Depuis mi-octobre 2022, cette start-up qui a adopté le télétravail à 100% en septembre dernier, expérimente la semaine de 4 jours pour l'ensemble de ses salariés.
« Le modèle de semaine de travail de quatre jours, comprenant 36 heures de travail habituelles, est mis en œuvre à titre d'essai avec une période pilote expérimentale initiale de deux ans. Dans la pratique, la nouvelle approche conduira à une réduction de 17% des jours de travail par an (186 jours travaillés) et à une réduction des heures de travail de 7%, (1672 heures travaillées) », détaille José Salgado, cofondateur et chief growth officer de Bizay.
Quels sont les jours off ?
Chez Bizay pas de journée off fixe. « La décision est coordonnée au sein de chaque équipe et choisie de manière à assurer la continuité des activités quotidiennes », ajoute le dirigeant.
Comment compenser ?
Concrètement, les collaborateurs, tous en télétravail, conservent le même salaire et travaillent 1 heure de plus par jour.
Quel bilan ?
Il est évidemment trop tôt pour tirer les premières conclusions de cette expérimentation mais Bizay a prévu de mesurer l’impact de cette nouvelle organisation du travail sur une base trimestrielle.
Chez Elmy, le mercredi ou le vendredi, c’est piscine !
L’activité de l’entreprise
Acteur engagé dans la transition énergétique, Elmy propose une offre d’électricité issue d’énergies renouvelables et françaises. Basé à Lyon (69), cet énergéticien compte une centaine de salariés et a adopté un modèle de gouvernance inspirée de l’entreprise libérée.
Le dispositif semaine de 4 jours chez Elmy
Depuis le 1er septembre 2022, l’ensemble des 100 salariés ne travaillent plus que 4 jours par semaine (payés 39 heures) à raison de 32 heures hebdomadaires contre 39 heures auparavant.
Quels sont les jours off ?
Le mercredi (pour un tiers des salariés) ou le vendredi (pour les 2/3 restants). « En fait, chaque équipe définit son propre cadre. Certaines ont fait le choix du même jour off pour tout monde. D’autres, tenues par des impératifs de service, par exemple l’IT ou le suivi clients, se partagent les jours off. Une moitié s’absente le mercredi, l’autre moitié le vendredi. Un système de binômes permet ainsi d’assurer la continuité de l’activité sur toute la semaine, » explique Camille Darde, la DRH d’Elmy
Comment compenser ?
« Nous sommes au forfait heures annualisées, nous avons donc pris le parti de travailler une heure de plus par jour. En fonction de notre organisation pro et perso, on peut décider de bosser plus tôt le matin, de raccourcir la pause déjeuner ou de rester plus tard le soir. Il n’y a pas de règle », explique la DRH. Côté rémunération, pas de changement. Malgré la baisse du temps de travail, le nombre de jours de congés payés et de congés supplémentaires (l’équivalent des JRTT), est également identique. Enfin, statu quo sur les règles de télétravail : tout le monde doit être présent sur site au moins un jour par semaine. « Mais dans les faits, on est plutôt à 2-3 jours de présence », précise-t-elle.
Quel premier bilan ?
Cette semaine de 4 jours est expérimentale jusqu’en mars 2023. « Les premiers retours sont globalement enthousiastes même si certains salariés ont le sentiment de faire 5 jours en 4. On sent que le temps s’accélère. Pour éviter cela et continuer à améliorer le bien-être interne, on suit l’évolution des temps de pause, notamment de pause méridienne avant et après la mise en place de la semaine de 4 jours », précise Camille Darde. En parallèle, chaque salarié va suivre 2 jours de formation sur la gestion de priorisation des tâches. Et chaque mois, des focus groupe d’une douzaine de personnes vont permettre un retour qualitatif sur la charge de travail, le stress… En avril 2023, cette organisation devrait donner lieu à la signature d’un accord d’entreprise sur le temps de travail. A suivre !
MV Group pousse à fond l’aménagement du temps de travail individualisé
L’activité de l’entreprise
Le groupe spécialisé en marketing digital compte pas moins de 320 collaborateurs répartis sur 11 agences en France. En 2021, le CA a atteint 53 millions d’euros, soit une croissance de 30%. Une entreprise qui se porte bien, donc.
Le dispositif “Semaine de 4 jours” chez MV group
Depuis le 1er janvier 2022, les salariés de MV group qui le souhaitent peuvent passer à la semaine de 4 jours. En fait, cette initiative s’inscrit dans une démarche plus large d’aménagement du temps et de bien-être au travail (programme « Dream Danemark »).
Olivier Méril, président de MV Group, détaille les différentes options :
« Nous offrons 21 jours de RTT mais tous les collaborateurs n’ont pas envie, ni besoin de ça. Donc on propose plusieurs options :
- soit conserver ces 21 jours en travaillant 39 h par semaine
- soit faire 37 h hebdo et bénéficier de 10-11 JRTT
- soit d’abandonner ces jours RTT pour travailler 35 h par semaine avec la possibilité de les concentrer sur 4 jours »
Quels sont les jours off ?
Les lundis, mercredis ou vendredi selon les besoins et les envies de chacun.
Comment compenser ?
Pour que cela fonctionne, MV Group a permis aux candidats à la semaine de 4 jours de constituer des binômes afin d’assurer un suivi clients du lundi au vendredi de 9h à 17h. « Ils ont rempli un fichier Excel avec leur souhait de binôme et les jours et horaires envisagés par chacun. Si cela collait, le binôme passait en vert et la semaine de 4 jours était acceptée. Si orange ou rouge, donc des binômes ne couvrant pas nos plages horaires d’ouverture, ni les jours, c’était niet. Pour que cela fonctionne, il faut que chaque membre du binôme soit capable de réaliser toutes les missions et ne se contente pas de prendre les messages en attendant le retour de l’autre », insiste Olivier Méril.
Quel bilan ?
A ce jour, sur 280 collaborateurs éligibles :
- 6 sont passés à la semaine de 4 jours
- 6 autres se sont fait racheter une partie de leurs jours RTT en contrepartie d’un revenu supplémentaire.
- Tous les autres ont choisi de pouvoir moduler leur temps et horaires de travail.
En fait, ce sont les collaborateurs plutôt quadras qui sont passés à 4 jours. Ils préfèrent charbonner 4 jours et bénéficier d’un plus long week-end. Les plus jeunes générations aspirent davantage à un équilibre vie pro-vie perso tout au long de la semaine. Par exemple pouvoir faire du sport le matin ou le soir, avoir une vie sociale tous les soirs en quittant le boulot plus tôt.Olivier Méril, président de MV Group
Chez Systemes B, 28 heures payées 35, réparties librement dans la semaine
L’activité : conseil et formation en gestion et stratégie de l’entreprise
C’est en intégrant une nouvelle collaboratrice en août 2021 que Jean-Philippe Baillaud, le dirigeant de Systèmes B comptant 3 salariés, décide de la passer à la semaine de 4 jours. Pas à 4/5e non ! A 28 heures hebdomadaires payées 35. « Elle a un contrat de travail de 35 heures mais dans les faits, elle ne travaille que l’équivalent de 4 jours par semaine. Nous avons un contrat moral. Elle sait combien elle coûte à l’entreprise et donc combien elle doit rapporter pour rentabiliser son poste. La laisser libre de ses horaires est un moyen de l’impliquer comme moi dans l’entreprise. C’est dans mon ADN de dirigeant socialement responsable que d’innover aussi sur ces sujets », explique le dirigeant également membre du Centre des jeunes dirigeants.
Quel est le jour « off » ?
« Au départ le jour off était le vendredi mais cette collaboratrice est encore très câblée organisation classique donc elle continue de travailler tous les jours dans la limite de 28 heures par semaine », détaille-t-il. Tout en étant payée 35 heures.
Quel bilan ?
Satisfait de cette organisation sur mesure, le dirigeant estime qu’elle fonctionne car l’effectif est à ce jour réduit.
Quand l’équipe grandira, il faudra sans doute formaliser davantage ce dispositif avec un jour off fixe.Jean-Philippe Baillaud, dirigeant de Systemes B
En rêvant déjà de dupliquer ce modèle à sa seconde entreprise, une PME industrielle qu’il co-dirige avec trois associés. Pour lui, cela pourrait même être un facteur différenciant pour attirer de nouvelles recrues.
LDLC passe ses salariés à 32 heures hebdo sur 4 jours
L’activité : acteur du commerce informatique et high tech. Soucieux de soutenir la lutte contre le dérèglement climatique, le groupe vient de verser 200 000 euros au fonds non lucratif Time for the Planet.
Quel est le jour off ? Depuis le 25 janvier 2021, les salariés de LDLC ne travaillent plus que 4 jours sur 5. Un jour « off » qu’ils ont déterminés en fonction de leurs besoins et des impératifs de service.
J’ai la conviction que sur 4 jours on est dans de meilleures conditions qu’en travaillant 5 jours. Cela permet à chacun de prendre les rendez-vous qu’on n’arrive jamais à caler, de faire des courses, du sport ou des tâches du quotidien.Laurent de la Clergerie, président fondateur du Groupe LDLC, à l’origine de ce changement interne de paradigme.
Comment compenser ? « Le contrat de 32 heures n’existe pas en France, il y avait un risque de réduire les retraites des employés, j’ai donc été contraint de mettre tout le monde à temps partiel en augmentant le taux horaire », explique le président de LDLC à nos confrères du Figaro.
Chez IT Partner, 4 journées de travail plus longues mais 47 jours off
L’activité : ESN, société spécialisée dans l’infogérance et la prestation de services informatiques.
Quel est le jour off ? En place depuis janvier 2021, la semaine des 4 jours n’impose pas de jour "off" fixe. Les salariés sont passés de 35 heures à 32 heures hebdomadaires après la signature d’un accord collectif. Ils auront surtout 47 jours de repos supplémentaires par an, en contrepartie d'un allongement de la durée de travail de 30 minutes par jour.
Cela nécessite d’aller à l’essentiel. C’est un challenge pour tous mais je pense qu’au final, chacun va faire plus et mieux avec davantage de bien-être et d’engouement.Abdénour Ainséba, fondateur de l'entreprise, à nos confrères de Brefeco.
Lire aussi sur BrefEco >> IT Partner annonce passer à la semaine de quatre jours
Yprema, un pionnier satisfait de la semaine de 4 jours depuis… 23 ans
L’activité : entreprise industrielle écolo spécialisée dans le recyclage de matériaux de déconstruction .
Le jour off est tournant et les postes sont polycompétents
C’est en 1997 que cette petite entreprise industrielle passe 80 % de ses employés à 35 heures sur 4 jours. A l’époque, la loi de Robien permet aux entreprises de réduire le temps de travail des salariés en contrepartie d’allègement de cotisations pendant 7 ans. Banco, les collaborateurs de la PME francilienne, pionnière dans ce qu’on n’appelait pas encore l’économie circulaire, se mettent alors à bosser 8h45 par jour… sur 4 jours par semaine.
Quel est le jour « off » ?
Pas question de fermer la société le lundi, ni n’importe quel autre jour de la semaine. L’entreprise reste ouverte toute la semaine, mais le jour « off » est tournant. Certains sont absents le vendredi, d’autres le mercredi, etc.
Comment compenser ?
« Pour optimiser les absences, nous avons mis en place des postes « polycompétents ». Des salariés ont été formés afin d’être capables d’assurer 4 postes différents sur une semaine. Sur les fonctions support, on est organisé en binôme avec des jours de repos différents », détaille Susana Mendes, secrétaire générale d’Yprema.
Les commerciaux, tenus par un engagement qualité de répondre aux clients dans la demie journée, sont passés à la semaine de 4,5 jours (+10 jours de congés supplémentaires). Idem pour la direction.
Quel bilan ?
23 ans après ce passage aux 4 jours hebdo, pas question de faire machine arrière. L’entreprise tourne au final 5 jours, 44 heures par semaine. Les salariés ont gagné en compétences afin de pouvoir assurer en l’absence de leur binôme et profitent d’un jour de repos supplémentaire. Et last but not least, ils se déplacent moins donc ils participent à réduire les émissions de CO2. Une boîte verte et vertueuse, qui dit mieux ?
Voir aussi
- une interview de Susana Mendes dans l'émission BSmart du 13 novembre 2020
- une video sur la semaine de 4 jours produite par Yprema en février 2021
Chez Love Radius, on passe 4 mois par an à 4 jours par semaine
L’activité : TPE fondée à Paris en 2007, spécialisée dans le porte-bébé physiologique.
On ne travaille pas le vendredi de mai à fin août.
Quel est le jour off ?
En ce moment, vous pouvez encore joindre les salariés de cette PME toulonnaise le vendredi, mais cela ne pas durer. De mai à fin aout, les 20 collaborateurs de Love Radius, spécialiste dans la vente de porte-bébés, passent en mode estival et ne travaillent pas le vendredi. A eux le rythme idéal de 4 jours de boulot, et 3 jours de repos. Le tout sans perte de salaire.
Pourquoi ce choix ?
Une aubaine qui est en effet un peu le fruit du hasard. « A la faveur d’un mois de mai riche en ponts, j’avais l’impression que ces semaines raccourcies étaient compliquées à vivre pour les salariés obligés de faire le même boulot en moins de temps. Or, leur retour était positif. Ils s’étaient organisés pour absorber le volume de travail sur moins de jours », se souvient Olivier Sâles, PDG de Love Radius. Et les collaborateurs en redemandaient. Après avoir épluché la littérature sur cet épineux sujet de la réduction du temps de travail avec maintien de salaire, le boss décide d’étendre cette néo-organisation de mai à fin août.
Comment compenser ?
« Concrètement, les salariés s’auto régulent. On fait moins de pauses, on est plus concentrés sur le résultat, donc la productivité augmente, etc. Et le vendredi, c’est repos pour tous. Un réel principe d’égalité », détaille-t-il.
Les changements d’organisation adoptés
Pour pérenniser cette organisation, Love Radius a dû veiller au fractionnement des tâches à l’échelle de la semaine. Et ce, afin que chacun puisse quitter l’entreprise le jeudi soir, avec le sentiment du devoir accompli. En termes de management, ce système impose des réunions moins fréquentes mais plus denses. « Avant chaque passage à la semaine de 4 jours, je fais une piqure de rappel sur cette période particulière de l’année afin que chacun anticipe bien la modification de sa propre organisation », souligne-t-il.
Et pourquoi pas toute l’année ?
Satisfait de ce processus émanant de son équipe, Olivier Sâles n’entend pourtant pas le généraliser aux 8 autres mois de l’année. « On perdrait ce contraste entre les périodes. Et ce serait dommage. Travailler un 5ᵉ jour par semaine nous donne du temps pour prendre du recul sur certains dossiers, de solder notre to do list… On respire », argumente-t-il.
Donner du temps plutôt que de l’argent
Au final, ce système permet à la vingtaine de salariés de profiter de 17,3 jours de temps libre en plus durant lesquels ils sont en fait dispensés de boulot. « Un avantage hyper concret», ajoute-t-il. Et une alternative à de la reconnaissance financière. Ce dirigeant qui détonne dans le paysage économique français reconnait que de toute façon, son entreprise n’aurait pas les moyens de payer des primes et surtout les charges sociales qui s’y rapportent. Cette semaine des 4 jours tombe donc à point nommé.
Les autres entreprises passées à la semaine de 4 jours en 2023
- Ferchaud, Dessin Technique
Depuis janvier 2023, l'entreprise Depuis janvier 2023 : en 4 jours de 32h payés 35h - U’rself
A partir du 1er septembre, cette PME de 40 personnes fondée en 2016, spécialisée dans la publicité sur le lieu de
vente (PLV) passe à la semaine quatre jours, soit 32h00 au lieu de 35h, tout en conservant le même salaire. - Lidl
Depuis septembre 2023, l'entreprise teste quatre nouvelles répartition du temps de travail en supermarchés, dont la semaine de quatre jours.
La semaine de 4 jours séduit une majorité d’employeurs en France
Selon un sondage Robert Half de juin 2022*, 35% des employeurs envisagent d’expérimenter la semaine de 4 jours dans l’année à venir (oui vous ne rêvez pas, plus d’un tiers des boites hexagonales). Si on ajoute à cela les 22% qui y seraient déjà passées, ça y est, on peut dire que la moitié des entreprises françaises ne va plus bosser que 4 jours par semaine. Alors évidemment, rapportée aux nombres de salariés, la proportion est bien inférieure. En effet, pour l’heure, seules des TPE, PME mais quelques ETI quand même, affichent leur passage à la semaine de 4 jours. Zéro grand groupe. Du moins à notre connaissance.
* Enquête réalisée en ligne en juin 2022 auprès de 300 dirigeants français (directeurs généraux, directeurs administratifs et financiers, directeurs des systèmes d’information, ayant des responsabilités en matière de recrutement), issus d’entreprises de toutes tailles des secteurs privés et publics.
La semaine de 4 jours plébiscitée par les salariés
Dans notre baromètre IFOP-Cadremploi 2022, on note que 65% des cadres rêvent de bosser dans une boîte qui pratiquerait la semaine de 4 jours sans perte de salaire bien sûr – sinon, on le rappelle, c’est du 4/5e.
Dans les faits, seuls 16% des cadres interrogés ont en vraiment la possibilité. Si cette semaine de 4 jours est si trendy c’est qu'elle nourrit les aspirations au « travailler moins pour travailler mieux », cette tendance qui cherche à redonner du temps pour soi aux individus et mettre le travail en second. Bien sûr, c’est aussi une corde à l’arc « marque employeur » des entreprises. Notamment, pour celles engagées dans une guerre des talents. La semaine de 4 jours, ça attire les jeunes (et les moins jeunes d’ailleurs) friands d’un meilleur équilibre vie pro/vie perso. Ça améliore également la productivité individuelle en balayant le présentéisme ; Et selon Robert Half, cela contribuerait même à faire baisser la facture énergétique. Encore faudrait-il que l’entreprise ferme une journée complète et n’opte pas pour une semaine de 4 jours tournants. C’est-à-dire une société ouverte tous les jours (donc avec une consommation énergétique quotidienne), avec des collaborateurs qui tournent tous les 4 jours.
Ça y est, la semaine de 4 jours est en test en Espagne
AVRIL 2022 - L’Espagne vient de sauter le pas et devient ainsi la pionnière mondiale dans la semaine de 4 jours de travail. Malgré la crise, le gouvernement de Pedro Sánchez vient d’approuver un projet pilote qui permettra aux entreprises qui le souhaitent de mettre en place la semaine de 4 jours, soit 32 heures de travail hebdomadaire réparties sur quatre jours. Ce projet test concernera environ 200 entreprises (entre 3000 et 6000 salariés) qui recevront environ 250 000 euros chacune pour couvrir les frais occasionnés.
En France, on n’en est pas encore là dans les entreprises, ni dans les négociations entre partenaires sociaux. En revanche, les Français semblent prêts à franchir le pas. Selon une étude Citrix, 84% des Français choisiraient volontiers la semaine de 4 jours si on la leur proposait. Et 71% seraient d’accord uniquement si le niveau de salaire était maintenu. Normal, sinon, cela reviendrait à faire du temps partiel.
Première parution : avril 2021. Mises à jour : décembre 2021, 2022, 2023.
Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.