Chômage partiel : pourquoi Amazon se l'est vu refusé pour 10 000 de ses salariés

Sylvia Di Pasquale

CORONAVIRUS - La guerre entre le géant américain et l’État français n’est pas finie. Dernière bataille en date, dont le gouvernement est sorti victorieux : Amazon s’est vu refuser sa demande de chômage partiel pour 10 000 de ses salariés répartis sur six sites du territoire national.
Chômage partiel : pourquoi Amazon se l'est vu refusé pour 10 000 de ses salariés

La guerre entre le géant américain et l’État français n’est pas finie. Dernière bataille en date, dont le gouvernement est sorti victorieux : Amazon s’est vu refuser sa demande de chômage partiel pour 10 000 de ses salariés répartis sur six sites du territoire national.

 

Décision de justice et non baisse d’activité

Le ministère du Travail, par l’entremise du cabinet de sa ministre Muriel Pénicaud a d’ailleurs justifié sa décision : « la réponse a été négative, car la fermeture des sites de l’entreprise n’est pas liée à une baisse d’activité mais à une décision de justice. Et le chômage partiel n’est pas prévu pour cela ».

Rappelons que le 15 avril dernier, le tribunal de grande Instance de Versailles exigeait du géant de l‘e-commerce qu’il cesse de vendre des produits « non essentiels » (produits alimentaires, médicaux ou d’hygiène) sous peine d’une astreinte de 100 000 euros par colis non règlementaire. Le lendemain, Amazon a non seulement, et logiquement, obtempéré, mais il a fermé les sites. Décision qui l’a, par la suite, poussé à demander un placement en chômage partiel des salariés de ses entrepôts.

 

Les syndicats aux côtés du ministère

Cette décision ministérielle, qui n’a pas encore été commentée par la direction d’Amazon France, a été bien accueillie par les syndicats du distributeur. Et pour cause : dans un communiqué commun rédigé dimanche et transmis à Muriel Pénicaud, Sud, la CGT, la CFDT et FO ont jugé la demande de leur direction « proprement indécente tout comme le serait son éventuelle acceptation ». Ils ont donc été entendus. Au-delà, d’un dispositif de chômage partiel pas vraiment en phase avec les soucis et astreintes d’Amazon, les partenaires sociaux se sont particulièrement émus de la manœuvre de l’e-commerçant. Ce dernier a en effet compensé la fermeture de ses sites français en sollicitant ses bases allemandes, anglaises, espagnoles et italiennes pour continuer d’alimenter le marché français.

 

Dans l’attente de l’avis de la cour d’appel

Pour autant, les négociations entre les syndicats et la direction ne sont pas rompues. Amazon a pris en charge 100 % de la rémunération de ses salariés des sites à l’arrêt et étudie actuellement une réouverture possible des entrepôts fermés depuis le 16 avril. Une réouverture qui dépendra de l’avis de la cour d’appel qui doit statuer sur la question ces jours-ci. Un armistice entre le géant américain et l’État français ou une reprise des hostilités qui dépendra de la décision du tribunal.

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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