
Les 12,1 millions de salariés mis au chômage partiel par 998 000 attendaient cette info. Le Premier ministre Edouard Philippe avait indiqué le 4 mai dernier que la protection du chômage partiel serait prolongée jusqu’au 1ᵉʳ juin. Mais quel serait le sort des salariés qui ne pourrait pas reprendre leur activité après cette date ?
Le dispositif devait ensuite être « adapté progressivement » pour accompagner la reprise d’activité si l’épidémie était maîtrisée à cette date, avait indiqué Edouard Philippe. Sa ministre du Travail a apporté quelques précisions le 4 mai et ce matin dans deux interviews données à BFM et à Europe 1.
Dans les secteurs fermés par décision administrative : maintien du chômage partiel à taux plein
La ministre du Travail a indiqué que le chômage partiel continuerait à être pris en charge par l’Etat « à taux plein » au-delà du 1er juin uniquement pour les secteurs économiques « qui ne peuvent pas opérer par décision administrative ». Parmi ces secteurs, elle a cité « les secteurs dont les métiers sont la convivialité ou les rencontres » comme :
- Hôtellerie, restauration, bar
- Evénementiel et secteurs proches
- Une bonne partie du secteur culturel
- Le tourisme, les agences de voyage
Mais la liste n’est pas limitative. D’autres secteurs qu’elle n’a pas cités, où l’activité ne peut pas reprendre immédiatement malgré la levée du confinement – prévu si tout va bien à partir du 11 mai en France - pourront garder leurs salariés au chômage partiel à taux plein.
Tout ceux qui sont encore frappés d'interdiction administrative pour des raisons de santé publique vont continuer à bénéficier du chômage partiel à taux plein le temps qu'il faudra et en fonction évidemment de la date où on pourra les rouvrir.Muriel Pénicaud, ministre du Travail, sur Europe 1 le 6 mai 2020
Rappelons que le dispositif de chômage partiel (ou activité partielle) permet au salarié de percevoir 84% de son salaire net (ou 100% pour les salariés au Smic) versé par son employeur et que l'Etat et l'assurance-chômage lui remboursent, dans la limite de 4,5 Smic. « Nous sommes le seul pays d’Europe à payer aussi haut », fait remarquer la ministre.
Dans les secteurs qui peuvent reprendre : baisse du taux de prise en charge du chômage partiel
Dans les autres entreprises qui peuvent reprendre mais qui maintiendraient leurs salariés au chômage partiel au-delà du 1ᵉʳ juin, la ministre a précisé que les employeurs devront prendre en charge « une petite partie des salaires », dans des proportions "raisonnables" et "progressives" mais qui n’ont « pas encore été décidées".
« A partir du moment où le pays se remet en route, où le moteur économique repart, que les écoles, les transports se mettent en place, il est logique que l'on accompagne toujours par le chômage partiel la reprise de l'activité afin que cela ne soit pas brutal, mais qu’en même temps, progressivement, les employeurs qui peuvent ouvrir et amplifier leur activité contribuent », estime la ministre sur Europe 1.
Mon but, c'est de ne pas avoir de rupture. On a protégé massivement, mais le mieux pour protéger, c'est maintenant le retour à l'emploiMuriel Pénicaud, ministre du Travail
La ministre estime qu' "on est proche du palier. On devrait assister à une décrue du chômage partiel en même temps qu’à une croissance de ceux qui peuvent retourner au travail. Ce qui va aussi protéger l’emploi et l’activité économique de demain", espère Muriel Pénicaud.
Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.