Comment les big boss se forment-ils pour rester au top ?

Quentin Velluet

En haut de la hiérarchie d’entreprise, les top managers continuent à suivre des formations. Dans les grandes entreprises, les programmes qui leurs sont dédiés s’adaptent à leurs besoins…et leurs agendas.
Comment les big boss se forment-ils pour rester au top ?

Arrivé au sommet de l’entreprise, un cadre dirigeant aurait bien tort de se reposer sur ses lauriers, persuadé qu’il n’a plus rien à prouver. Si certains expriment encore quelques réticences, beaucoup finissent par y trouver leur compte : « L’accompagnement d’un dirigeant se déroule souvent ainsi : on lui soumet un programme de formation qu’il suit, et il réalise ensuite qu’il a des points à améliorer », illustrait Patrick Plein, lors de la dernière conférence U-Spring sur les bonnes pratiques en matières de formation, organisée par BPI Group. C’est pourquoi entre e-learning, travaux de groupe ou encore immersion, les responsables de formation des grands groupes n’en finissent plus de concocter des programmes aux petits oignons pour continuer d’attiser la curiosité et l’envie d’apprendre de cette catégorie particulière de salariés.

Management et culture d’entreprise

Chez le constructeur Vinci, l’offre de formation se concentre en grande partie sur le management et le développement de la culture d’entreprise. Au cours de l’executive program, les 300 top managers du groupe travaillent en équipe avec l’objectif de développer en huit jours, un projet qui pourrait réellement être mis en place dans l’entreprise. « C’est l’occasion pour eux de se rencontrer et d’échanger afin de construire un ciment commun », relève Patrick Plein, directeur digital working et Academy à Vinci.

Même logique au sein du groupe Saint-Gobain, spécialisé dans l’habitat et la construction. L’une de ses formations réunit les différents dirigeants du groupe « pour leur faire prendre du recul et qu’ils confrontent leurs pratiques », explique Dominique Pépin, directeur de la formation au sein du groupe : « Nous travaillons sur des programmes qui mêlent échanges entre collaborateurs, formations en présentiel et e-learning », explique-t-il. Pour travailler sur la conduite du changement, les managers confirmés, c’est-à-dire la hiérarchie juste en dessous, travaillent sur des cas pratiques inspirés directement de situations qu’ils vivent au quotidien.

Répondre aux enjeux stratégiques

Parfois, c’est l’activité même de l’entreprise qui impose le rythme de formation des managers. « Nous avons récemment remporté plusieurs marchés et devons accélérer la montée en compétences des équipes. Nous partageons donc les bonnes pratiques pour faire en sorte de rationaliser et d’optimiser la gestion de projet », explique Patrick Plein. Afin de répondre à ce besoin d’efficacité, 15 à 20 directeurs de projet suivent ainsi chaque année un cursus en maîtrise d’ouvrage de 12 jours qui mélange connaissance et pratique.

Des formats sur mesure

Le spécialiste de l’habitat et de la construction multiplie les canaux de formation : « Le e-learning permet d’adapter facilement nos programmes aux agendas de nos dirigeants », explique Dominique Pépin. Le groupe fonctionne par bouquets de formats mêlant e-learning, présentiel et accompagnement individuel : « En réalité il n’y a pas de format unique mais nous essayons de proposer des cycles courts d’un ou deux jours », souligne-t-il.

Pour renouer avec le terrain, d’autres suivent un programme d’immersion. Chez Saint-Gobain, il se traduit par des learning expedition, sortes de mobilités sur des périodes courtes où les bénéficiaires découvrent un autre poste dans un autre service, parfois même dans une filiale à l’étranger. L’assureur Axa y a lui aussi recours depuis 2012 en envoyant ses managers dans des start-up.

Vinci répond lui aussi au besoin de souplesse des formats. S’il n’y a que l’Académie Vinci qui se charge de la formation des cadres dirigeants au sein du groupe de construction, son offre est à l’image de son organigramme : tentaculaire et décentralisée. L’entreprise de construction compte en tout dix académies de formation : une pour chaque grande famille de métiers, où partenaires pédagogiques et formateurs internes se relaient pour préparer les équipes à répondre aux enjeux futurs. En 2015, cela s’est traduit par plus de trois millions d’heures de formation pour l’ensemble des 185 000 salariés.

Quentin Velluet
Quentin Velluet

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