Coronavirus : quels sont les secteurs et métiers non concernés par le confinement ?

Sylvia Di Pasquale

Le confinement est désormais général mais certains salariés continuent de se rendre à leur travail et ils sont même plus sollicités qu’avant le début de la crise. Dans la santé bien sûr, la quasi totalité des personnels sont mobilisés dans le public comme dans le privé. Mais d'autres secteurs assurent la continuité du pays comme l'agroalimentaire, l'énergie, les transports... Focus sur ces secteurs et leurs salariés plus que jamais mobilisés.
Coronavirus : quels sont les secteurs et métiers non concernés par le confinement ?

L’agroalimentaire et la grande distribution en flux tendu

Les photos des rayons vides des supermarchés s’étalent dans les médias. Selon une étude Nielsen qui, pourtant, date de la semaine du 2 au 8 mars, les ventes de produits de première nécessité se sont envolées : + 114 % pour les pâtes, + 111 %, pour le riz et + 106 % pour les légumes secs. Des chiffres qui ne prennent en compte que les commandes de « drive » et sont donc sujets à multiplication depuis cette date, surtout si l’on y ajoute d’autres moyens de distribution.

Pour remédier à ce surplus d’activité, les supers et hypermarchés mettent les bouchées doubles pour regarnir leurs rayons, mais derrière les façades d’Auchan, Leclerc ou autres Carrefour, c’est toute la filière agroalimentaire qui se mobilise. Les entrepôts de stockage régionaux des grandes enseignes sont en flux tendus, recevant les marchandises avant de les redispatcher sur les divers magasins.

Les entreprises de transport tournent à plein pour acheminer ces denrées depuis les usines agroalimentaires qui elles aussi tournent à plein régime. C’est le cas de Panzani dont les unités de production sont passés en mode 7/7 et 24/24. Son président, Xavier Riescher avoue même à nos confrères de Linéaires, se concentrer sur les produits essentiels pour faire face à la demande : « nous privilégions les coquillettes aux farfalle ».

Le secteur du nettoyage appelé à l’aide

Dans l’interview qu’il a accordée à BFMBusiness ce matin, Bruno Lemaire les a explicitement cités, avec d’autres professionnels. « Il faut que tous ces salariés des entreprises de nettoyage (…) se rendent à leur travail pour assurer la sécurité économique du pays qui doit aller de pair avec la sécurité sanitaire. » C’est presque un ordre de mobilisation pour un secteur en première ligne de la propagation du virus. Un ordre et une urgence : de plus en plus de salariés, chez Valeo, la Poste ou Amazon envisagent le droit de retrait en raison de risques sanitaires, de locaux qui ne sont pas suffisamment nettoyés et d’absence de produits de désinfection.

Résultat : les entreprises de nettoyage sont sur-sollicitées. Ce qui en arrangent certaines, comme Elior. Le groupe de 6 500 personnes a vu son activité « cantines » chuter avec la fermeture des écoles. Une baisse qu’il est à même de compenser avec le surcroît de travail de sa deuxième activité : le nettoyage.

 

Eau et énergie : les indispensables

Continuité. C’est le mot d’ordre du secteur de l’eau et de l’énergie depuis le début de la crise, et plus encore depuis le déclenchement du confinement.  Chez EDF, c’est même une vieille histoire. L’opérateur d’électricité historique EDF a mis en place un plan « pandémie » dès 2006. Au cas où. Il a été enclenché ce lundi à la centrale de Flamanville. Rodé et testé à plusieurs reprises, ce plan permet de faire fonctionner les 2 réacteurs avec 100 salariés, au lieu des 800 habituellement en activité.

Plans spéciaux de continuité des opérations chez les opérateurs d’eau aussi. Chez Suez, les missions de traitement et de maintenance sont assurées, même au cas où moins de 40 % des agents sont au travail. Chez Veolia, on a isolé les compétences vitales et mis en place des rotations pour éviter aux techniciens de se croiser.

 

Transports : service minimum et initiatives de navettes "hyper stériles"

Forte réduction des transports longue distance, service minimum des liaisons urbaines : les régies de transports en commun mettent évidemment en place des solutions de crise pour leurs personnels afin d’assurer une continuité vitale pour ceux qui doivent utiliser ces services pour travailler. Des professionnels indispensables, comme ceux de l’énergie ou de l’agroalimentaire et de la santé, pour qui certaines formes de solidarité sont en train de naître.

C’est le cas de l’autocariste Alliance Voyages qui met ses bus à la disposition des entreprises de ces secteurs et propose de transporter leurs salariés dans des véhicules parfaitement désinfectés. L’autocariste met également en place des minibus destinés à convoyer les top managers du CAC4040 de leur domicile vers leur bureau. Mais on peut douter de ce dernier choix, sachant qu’un DG sera mieux protégé seul dans sa voiture personnelle. Sauf s’il n’a ni permis de conduire, ni chauffeur personnel.

 

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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