Il y a des entreprises qui redoutent et repoussent la mise en place d'un plan seniors. Et il y a celles qui aimeraient l'appliquer. Qui voudraient bien mais ne peuvent point. Décathlon est de ces dernières. L'enseigne, leader européen du matériel et accessoires de sport souhaite recruter 120 quinquas et, visiblement, n'y parvient pas. Au point que Marie Pinet, responsable de la diversité du groupe, a réuni une conférence de presse pour s'en plaindre. « Aucun senior ne postule chez nous, car nous avons une image jeune ». Et une moyenne d'âge des salariés, sur l'ensemble des 235 magasins, de 28 ans.
Alors Décathlon communique, s'immisce dans les forums spécialisés, ceux des retraités de l'armée et vient de signer une convention avec Pôle emploi. Pourquoi un tel acharnement à vouloir recruter des seniors ? La volonté du roi de la tente Quechua n'est pas spécialement teintée d'altruisme. Mais de pragmatisme. La population française vieillit et donc les clients de l'enseigne aussi. En plus, les retraités ont tout leur temps pour se consacrer aux loisirs et s'offrir le matériel nécessaire vendu par Décathlon. Et, comme le reconnaît Marie Pinet, « nos collaborateurs doivent ressembler à notre clientèle. » Surtout dans les rayons chasse, pêche et golf qui n'attirent pas vraiment les mêmes afficionados que ceux consacrés aux skates et rollers.
Reste que, seniors ou pas, les futurs embauchés, vendeurs et chefs de rayons, doivent être des sportifs qui connaissent la discipline qu'ils sont censés promouvoir.
Michel Holtz © Cadremploi.fr
