Avec le départ d'Anne Lauvergeon de la tête du groupe Areva, s'en est vraiment fini de l'ouverture politique. Mais s'en est surtout fini de la représentation féminine à la tête d'une entreprise du CAC. Car on a beau égrener la liste des chairmen de ces 40 boîtes : elle était la seule chairwoman. Ses anciens confrères ? Carlos Gohsn (Renault), Jean-Paul Agon (L'Oréal), Gilles Pélisson (Accor) et les autres se retrouvent dorénavant entre messieurs pour en accueillir un nouveau : Luc Oursel qui remplace Atomic Anne.
Evidemment les raisons de son départ sont multiples, et vont de sa mésentente avec Henri Proglio, Pdg d'EDF, à la crise du nucléaire post-Fukushima en passant par quelques fameuses lignes de son CV. Car Anne Lauvergeon était la principale sherpa de François Mitterrand et pourrait bien être tentée de reprendre une cuillerée de politique, plutôt au moment des prochaines législatives, et plutôt du côté du PS. Autant de raisons pour susciter quelques inimitiés du côté de Matignon et de l'Elysée.
Pour autant, l'éviction de la seule femme du CAC résonne curieusement au moment où le compte à rebours, obligeant les grandes entreprises à accueillir un minimum de 40 % de femmes ai sein de leur conseil d'administration, a démarré. Et puis la nouvelle confrérie du CAC, entièrement masculine, devrait creuser un peu plus encore les différences de salaires entre les hommes et les femmes. Les grands patrons ont vu leurs salaires progresser de 20% entre 2003 et 2010, selon le classement de l'Expansion. Ils pourront désormais continuer sur cette lancée, entre seuls garçons.
Michel Holtz © Cadremploi.fr
