Coïncidence ? Au moment où l'on apprend, par l'entremise du Figaro et de Viavoice, que le moral des cadres est dans les chaussettes, il sembleraient que les entreprises fassent un petit effort pour augmenter les salaires. Attention, les 183 sociétés consultées par le cabinet Aon-Hewitt ne se transforment pas pour autant en fourmis dispendieuses. Par rapport aux 2,8% de hausse de salaires concédée cette année, ils lâcheraient 0,2% de plus en 2012. Cela donne donc 3% d'augmentation moyenne... qui n'atteignent pas, malgré tout, les 3,3% de 2008.
Mais tout le monde n'est pas égal face à cette mini-augmentation. Les hausses générales et collectives ne dépasseraient pas 1,9%, alors que les individuelles atteindraient 2,7%. Ces dernières visant avant tout les cadres. Une différence toute pragmatique puisque le taux de chômage des cols blancs ne dépasse pas 4%, alors que le taux général approche les 10%. On ne prête donc qu'aux riches et on n'augmente en conséquence que les plus privilégiés et les plus courtisés. Pour les garder dans son giron.
Et cela y compris au sein de la population des cadres, qui ne sont pas tous logés à la même enseigne, comme l'indique une autre étude, signée par Reed et décryptée ici.
Au final, malgré une tendance qui semble perdurer à l'augmentation des cadres et un horizon plutôt dégagé sur le front des recrutements, les soubresauts de la planète financière pourraient changer la donne, comme l'évoque ici-même Antoine Morgaut, CEO Europe et Amérique du Sud chez Robert Walters.
Certaines entreprises évoquent déjà des gels possibles de leurs embauches, en prévision de jours sombre et de « croissance négative ». D'autres, plus optimistes, considèrent que, malgré cette deuxième crise prévisible, les entreprises doivent regarnir leurs troupes après deux ans de gel des embauches. Espérons que les positivistes l'emportent sur les négativistes de service.
Michel Holtz © cadremploi.fr
