Comment les cadres augmentent leur employabilité

Michel Holtz

Ils ont l’attentisme stratégique. Les cadres français seraient de moins en moins enclins à la mobilité, mais de plus en plus nombreux à vouloir développer leur employabilité, surtout par le biais de formations, y compris de longue durée. Ce constat, l’Apec le dresse dans son baromètre trimestriel publié aujourd’hui. Sur les 1000 cols blancs interrogés au mois de décembre dernier par l’Agence pour l'emploi des cadres, seuls 27% pensent changer d'employeur dans les douze prochains mois. Alors qu’ils étaient 31% un an auparavant. Et pour cause : 63% d’entre eux attribuent une note en dessous de la moyenne à la situation économique générale.

Pour autant, les cadres sont, à leur habitude, pessimistes pour le monde qui les entoure, et globalement optimistes concernant leur propre entreprise : ces derniers considérent, à 40%, que la situation de leur boîte est stable. Ils sont même 28% à juger qu’elle est en plein développement. Pour autant, la dégradation générale devient désormais concrète et atteint, pour certains, le seuil du bureau. Il y a un an, 24% seulement des sondés estimaient leur employeur en difficulté économique. Ils sont aujourd’hui 31%. Un saut de 7 points spectaculaire, même si l’optimisme reste majoritaire.

42% des cadres visent une formation longue

Du coup, cet assombrissement d’horizon les pousse à se recroqueviller sur leur poste ou leur entreprise. Mais pas à désespérer de l’avenir. Comme s’ils se préparaient à entrapercevoir le bout du tunnel, les cadres travaillent à se rendre plus employables. Comment ? A travers des formations, pardi. Ils sont 71% à envisager des sessions courtes cette année, un taux stable. Mais surtout, et c’est un phénomène nouveau, ils sont 42% à vouloir entreprendre une formation longue. Une idée qui fait un bond de 6 points en un an. Une volonté, aussi, qui témoigne de leur intérêt pour l’évolution, voire la mobilité, qu’ils mettront en œuvre dès que les affaires s’amélioreront.

D’ailleurs, lorsque les sondeurs leur demandent quelle stratégie professionnelle ils comptent déployer cette année, ils répondent pour 53% d’entre eux : le développement de leur réseau professionnel. Un score deux fois supérieur aux relations qu’ils comptent développer avec leurs collègues. Un autre signe de la poudre d’escampette qu’ils comptent bien prendre un jour ou l’autre est résumé dans la réponse qu’ils livrent à une autre question. Elle concerne les personnes sur lesquelles ils comptent dans le cadre de la gestion de leur carrière. 59% des cadres ne comptent que sur eux-mêmes. Et 14% seulement sur leur DRH.

Michel Holtz © Cadremploi.fr

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