Une majorité de cadres prêts à s’exiler pour travailler ?

Michel Holtz

Leur désir d’avenir est ailleurs. 57,2% de cadres et 53,1% de diplômés bac +4/5 seraient prêts à s’expatrier pour travailler. C’est beaucoup. Mais avant de boucler les frontières, il convient de relativiser quelque peu ce constat. Il est le fruit d’un sondage mené par Toluna Quicksurveys pour Economiematin.fr. Une enquête réalisée sur Internet auprès d’un panel de 1000 personnes. Et ce type d’enquête est souvent remis en cause par les sondeurs classiques qui opèrent en contact direct ou par téléphone. Quoi qu’il en soit, et avec les pincettes qui s’imposent, le taux affiché reste édifiant. Et même au delà  des réponses des cadres. Car il apparaît que 43,6% des personnes  interrogées sont prêts à prendre la poudre d’escampette, ouvriers et employés compris.

En cause, rien de surprenant, la peur du chômage. « Mais pour les cols blancs et les jeunes diplômés, ce n’est pas la seule raison, avance Philippe Guilbert, le directeur des études de Toluna France. Le parcours d’expatriation était, il y a cinq ans encore, l’apanage des cadres supérieurs et dirigeants. Mais aujourd’hui, avec la mondialisation, les cadres moyens et les jeunes veulent faire leurs armes à l’étranger. Quitte à revenir par la suite. » Un CV impeccable se doit donc d’avoir sa rubrique « expatriation ». Même si le salaire élevé et la durée de l’emploi restent une motivation forte pour boucler ses valises, le plan de carrière et l’attractivité des pays restent primordiaux. « Surtout les Etats-Unis, l’Angleterre et l’Asie ».

Evidemment, on est tenté de savoir ce qui pourrait bien retenir nos salariés, cadres ou non. Les conditions exprimés par les sondées dans ce domaine sont claires. Ils souhaitent un salaire « très » supérieur à ceux du marché français. Mais ils veulent également bénéficier d’un logement de fonction. Pas sûr que ces vœux puissent être exaucés par tous les recruteurs de chez nous. En revanche, il est un point sur lequel ils peuvent trouver un accord avec les employeurs hexagonaux. Les candidats à l’expatriation exigent, pour rester au pays, des garanties sur la durée de l’emploi. Justement, le bon vieux CDI à la française reste l’un des contrats de travail le plus protecteur qui soit. Pour le moment.

Michel Holtz © Cadremploi.fr

Michel Holtz
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