Discrimination salariale, horaires à rallonge : l'Insee ausculte la vie des cadres

Michel Holtz

Comment les cadres vivent-ils leur métier ? Quels sont leurs horaires ? Ont-ils perdu du pouvoir d’achat ? Ces questions, et bien d’autres sont livrées par l’Insee dans son tableau de l’économie française 2014. Plongée dans la marée de chiffres de l’institut, avec, à la clé, beaucoup de certitudes renforcées et quelques découvertes insoupçonnées.

La moitié des cadres travaille après 20 heures

On savait qu’ils y passaient du temps, mais pas à ce point. Selon l’étude, la moitié des cadres (49% exactement) travaillent habituellement, ou occasionnellement, entre 20h et minuit les soirs de semaine. Un partie d’entre eux à peine inférieure (48%) fait de même le samedi dans la journée. Heureusement, il reste le dimanche. Sauf pour 32% des cols blancs qui ce jour là, sont également au boulot.

Des salaires en baisse

Les cadres, hommes ou femmes, ont perdu en 2011, et en euros constants, 1,5% de leur salaire par rapport à l’année précédente. Un phénomène d’autant plus curieux que cette baisse est la plus forte de toutes les catégories socioprofessionnelles. Les employés et les ouvriers ont vu, quant à eux, leur rémunération augmenter respectivement de 0,2 et 1,3%.

Les femmes cadres plus discriminées que les autres catégories

Rien ne bouge. Les hommes sont toujours et encore mieux payés que les femmes. En moyenne la différence atteint près de 19%, toutes catégories confondues. Mais chez les cadres, elle culmine à 27,95%. Plus on est diplômé, moins on est victime de machisme ? Visiblement, les grilles de salaires des ouvriers et employés démontrent l’inverse : chez ces derniers, le différentiel ne dépasse pas 10% et chez les premiers, il ne va pas au-delà de 15%.

Les cadres beaucoup moins touchés par le chômage

La différence est impressionnante. En 2012, le chômage des cadres atteignait 3,7% d’entre eux, alors que, dans le même temps, 14,4% des ouvriers étaient sans emploi. Les employés, quant à eux, comptent 10,3% de chercheurs d’emploi dans leurs rangs. On retrouve le même fossé concernant le niveau de formation. Les diplômés du supérieur (issus des universités comme des grandes écoles) ne sont que 5,6% à être au chômage. Alors que ceux qui n’ont aucun diplôme sont 17,6% à pointer.

L’industrie toujours en berne, le tertiaire encore en hausse

Qu’ils soient cadres ou non, les actifs français travaillent principalement dans le secteur tertiaire. Il représentait 76,5% des effectifs en 2012, contre 65,7% une année auparavant, soit une hausse de près de 11 points. En parallèle, l’industrie a continué de dégringoler, passant de 18,7% à 13,7%.

Michel Holtz © Cadremploi.fr

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