
Durant les 5 jours de la #PGW2018, tous les regards sont braqué sur les centaines de nouveaux jeux, les produits dérivés mais aussi les joueurs professionnels. Mais quid des employeurs ? Mettez vos lunettes de futurs salariés, la rédaction de Cadremploi a posé les questions pour vous.
L’e-sport, c’est quoi ?
C’est simple : c’est du sport…mais en ligne. Ou, plus exactement, des parties de jeux vidéos disputées à partir d’un ordinateur ou d’une console de jeux, seul ou en équipe. Longtemps réservée à des amateurs, cette pratique s’est professionnalisée (on en parlerait même comme d’une future discipline aux Jeux Olympiques) autour d’un écosystème dédié. Au tout début de la chaîne, on trouve évidemment les éditeurs de jeux vidéo. Dans le top 3 des éditeurs le plus cités par ses membres, Viadeo a classé Activision Blizzard, Ubisoft et Quantric Dream.
Sur le « terrain », des joueurs professionnels sont inscrits dans des ligues, des clubs, ou appartiennent à des teams privées (GamersOrigin, LDLC Event, Rog School, Solary, Supremacy, Vitality, etc). Ces parties donnent lieu à l’organisation de rendez-vous et de compétitions ad hoc rassemblant des milliers de spectateurs orchestrés par des pros de l’évènementiel comme ESL, Webedia, FuturoLAN...) Enfin, des médias (O’Gaming, Millenium, ES1, etc) se chargent de retransmettre, commenter, traquer l’actu de l’e-sport.
L’e-sport, un gisement d’emplois cadres ?
Pour l’heure, impossible d’obtenir des chiffres sur le nombre d’emplois générés par cette activité. Jeunesse du secteur oblige, les chiffres ne sont pas consolidés. Limite, on nous indique qu’il n’y a pas, pour l’instant, de distinction entre cadres et non cadres. Effectivement, les e-joueurs pros n’ont pas ce type de statut, même si certains sont devenus de vraies stars (hommes et femmes).
Il n’empêche, pour faire fonctionner et professionnaliser cet écosystème encore tout jeune et plus associatif qu’un autre, les structures en place recherchent des cadres. Au premier rang desquels, des commerciaux. « Ce sont en fait des responsables de partenariats chargés de faire connaître l’e-sport, de trouver des sponsors, de vendre des services, etc. », explique Stéphan Euthine, président de l’association France Esports. Pour ces postes, pas besoin d’être un gamer passionné. « « Mieux vaut avoir les clés de son métier, à savoir, la maitrise des techniques de négociation et de vente. Et ça, ça ne s’apprend pas dans les jeux vidéo. Autrement dit, le secteur recherche de vrais commerciaux. Un vernis jeux vidéo est un plus mais ce n’est pas un pré requis », ajoute-t-il.
Les candidats non gamers devront rapidement apprendre la terminologie du secteur
« On est aujourd’hui à une jonction entre métier et métier passion. Dans un profil, cette dernière ne prend plus le pas. On tend plutôt vers des candidats avec des formations généralistes assorties de modules ou de spécialisation en e-sport », résume Matthieu Leclère, co-fondateur de la plateforme de recrutement Gaming Jobs.
Idem pour les postes en marketing et en community management. A une nuance près, les candidats non gamers devront rapidement apprendre la terminologie du secteur. « Un social media manager doit vite maitriser les codes du milieu s’il veut réussir », souligne-t-il. Par exemple savoir que GLHF signifie Good Luck Have Fun.
Des reconversions possibles dans l'e-sport
On vient de le voir, inutile d’être passionné de jeux vidéo pour décrocher un poste dans cet univers. Pour les candidats qui souhaiteraient changer de secteur d’activité, des passerelles sont possibles. Des cadres issus d’agences de communication, de webmarketing ou de sport business mais aussi du milieu événementiel, peuvent tout à fait prétendre à des postes dans l’esport.
Sachez toutefois que le marché compte encore une majorité de petites structures qui n’ont pas nécessairement les moyens de dégainer un CDI. Le recours aux free lance ou aux auto entrepreneurs y est donc très répandu. « Quand elles grandissent, et notamment quand elles lèvent des fonds pour se structurer, les start up du secteur, recherchent des cadres pour leurs fonctions support. Un responsable ou un directeur financier, un juriste, un directeur commercial entre autres profils indispensables à leur bonne marche.
Là encore, peu importe que le candidat soit un gamer. Il doit en revanche être un pro des chiffres ou de sa fonction. Qu’il vienne de la banque ou d’ailleurs, ce sont ces compétences techniques qui priment », illustre le président de France Esports. En revanche, pour les postes de directeur e-sport, à savoir les super managers de joueurs, en charge de tout ce qui concerne les gamers en dehors des compétitions (logistique, image, contrat, mercato, etc), point de salut si on ne vient pas de l’e-sport. Comme dans le sport classique, on y retrouve souvent d’anciens pros.
Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.