Journée de l’égalité de salaires hommes-femmes : du mieux mais pas pour tout le monde

Michel Holtz

Plus de trois mois se sont écoulés avant que les femmes puissent enfin célébrer, ce 7 avril, leur « equal pay day ». En France, les bons élèves de la parité de salaire ne sont pas les secteurs les plus féminisés... loin de là.

"Equal Pay Day", cette commémoration, totalement symbolique, se déroule le jour où les filles ont engrangé autant d’argent que les garçons sur une période d’un an... Pour ces derniers, le compteur s’est donc arrêté le 31 décembre dernier. Les femmes, elles, ont travaillé 68 jours de plus pour gagner la même chose. Autant dire que l’égalité salariale n’est pas encore d’actualité.

On peut évidemment se rassurer et se dire que la situation française est moins grave qu’ailleurs, puisque, en prenant en compte l’ensemble des pays du monde, ce fameux equal pay day n’aura pas lieu avant le 25 avril prochain. D'ailleurs, la situation hexagonale aurait même tendance à s’améliorer. Pas de quoi se réjouir d’une égalité parfaite pour autant, mais selon la Dares, l’organisme chargé des études du ministère du Travail, l’écart entre les salaires des hommes et des femmes est passé de 20,7% en 2010, à 19,4% un an plus tard. En plus, les filles ont bénéficié d’augmentations plus fortes que les garçons. En 2011 elles ont vu leur fiche de paie gonfler de 2,9%, alors que ces messieurs ont dû se contenter de +2,2%. Du mieux, donc, en moyenne générale. Mais les affaires se gâtent dans les cas particuliers.

Finance et assurances : 41,4% de différence

C’est que, selon le secteur d’activité, les écarts peuvent s’avérer gigantesques. Et pas forcément dans les branches réputées les plus macho. Car paradoxalement, les différences de traitement les plus faibles constatées par la Dares, se retrouvent dans la construction et dans l’extraction énergétique, des métiers traditionnellement masculins. Dans ces deux secteurs, les rapports sont même inversés. Les filles gagnent plus que les garçons, respectivement +1,2% et +3%. En cause: la qualification supérieure des femmes dans ces entreprises, plutôt employées de bureau qu’ouvrières.

Restent que ces secteurs comportent peu de femmes. Et encore moins de cadres. Et c’est justement dans les activités les plus féminisées et qui comptent le plus de cols blancs que les différences sont les plus énormes. Dans la finance et les assurances, qui comptent 41% de cadres femmes et 45% d’hommes, le fossé des salaires est abyssal et atteint 41,4%. Dans les autres secteurs des services, la différence est de 26,5%. Un secteur tertiaire ou les femmes sont majoritaires, mais visiblement pas détentrices du pouvoir. Du moins celui de faire appliquer l’égalité des salaires.

Michel Holtz © Cadremploi.fr

 

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