Entre maison et bureau : le « tiers-lieu » pour travailler mieux

Elodie Buzaud

Télécentres, fablabs, espaces de co-working… les nouveaux espaces de travail hors de l’entreprise se multiplient. Deux sociétés françaises, appuyées par une université, se sont lancées dans une expérimentation de ces tiers-lieux sur 8 mois. Premiers résultats.

Connaissez-vous les « tiers-lieux », ces nouveaux espaces de travail hors de l’entreprise ? Ils poussent un peu partout en France, depuis quelques années. Si bien que le cabinet de conseil spécialisé en télétravail LBMG Worklabs et l’Université heSam (Hautes études Sorbonne Arts et métiers) ont lancé une expérimentation, avec deux entreprises qui ont tout intérêt à suivre l’évolution de cette tendance : AOS Group, société de conseil en immobilier d’entreprise et Schneider Electric, fabricant d’équipements électriques. Depuis mai dernier, une centaine de leurs salariés ont la possibilité d’aller travailler hors de leur bureau. Au télécentre Buro’nomade de Val d’Europe, à l’espace de co-working de Vincennes et dans 20 autres sites d'Ile-de-France. Pour y aller, il leur suffit de réserver leur place via un logiciel. Et l’embarras du choix n’a pas l’air de leur déplaire, si l’on en croit les premiers résultats dévoilés fin juin.  

93 % des salariés veulent poursuivre l’expérience

Après seulement deux mois d’expérience, 93 % des salariés testeurs veulent continuer. Il faut dire que les avantages sont nombreux : moins de stress (pour la moitié des salariés), moins de fatigue (car moins de temps passé dans les transports), plus de calme (79 % des salariés se disent moins dérangés), une meilleure concentration (pour 77 % des salariés) et une productivité accrue (pour 54 %).

Des salariés déjà en desk-sharing

Si AOS Group (AOS Studley) a voulu tenter l’expérience, c’est parce qu’elle croit dur comme fer que ces tiers-lieux sont « l’un des éléments de réponse à la réorganisation des lieux de travail ». Un sujet qu’elle maîtrise, puisque son métier c’est le conseil en immobilier d’entreprise, et qu’elle se l’applique à elle-même. Ses salariés sont déjà en « desk-sharing » : ils n’ont pas de bureau perso mais un casier et vont et viennent dans les espaces de travail correspondant à leurs besoins (salle de réunion, bulle…).

Une solution au télétravail ?

Pour Alain d’Iribarne, directeur de recherche au CNRS et président du comité scientifique d’Actineo, l’Observatoire de la qualité de vie au bureau, ces tiers lieux sont « une réponse assez logique aux défauts respectifs des open space [trop oppressants, ndlr] et du télétravail [pas assez socialisant, ndlr] », indique-t-il. Mais ce ne sera pas la seule, ajoute-t-il : « les espaces de travail ne vont pas arrêter de se diversifier. »

Elodie Buzaud © Cadremploi.fr 

Elodie Buzaud
Elodie Buzaud

Le travail et l’écologie sont mes thématiques de prédilection. En tant que journaliste indépendante, je cherche notamment à répondre aux questions que posent ces deux sujets pour mieux comprendre comment le travail, et les travailleurs, peuvent contribuer à la transition écologique.

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