Entretien avec Denis Richard, Directeur, Cabinet NEMROD

Dix années d'existence, douze personnes dont 8 consultants, 1,5 million d'euros de chiffre d'affaires, le Cabinet NEMROD fait fructifier sa notoriété bien au-delà de la région Rhône Alpes. Aujourd'hui, son implantation régionale (siège social à LYON) représente plus un atout qu'un handicap : il bénéficie de la relative sérénité de l'économie lyonnaise tout en développant son portefeuille clientèle partout en France avec une bonne présence à PARIS où il possède une implantation.

Votre actualité semble moins morose que celle de vos concurrents.
Denis Richard - directeur : Nous sommes plutôt satisfaits de nos résultats. Notre chiffre d'affaires a augmenté de 15 % cette année.
Dans le contexte actuel, cela peut (peut-être) s'expliquer par la conjonction de différents éléments.
D'abord notre dixième anniversaire cette année. Notre certification ISO 9001 depuis 1997 et ISO V 2000. Notre intégration au sein de l'IESF (International Search Fédération), le premier réseau international indépendant de cabinets de recrutement. C'est en quelque sorte la reconnaissance par nos pairs des efforts d'excellence et de remise en question que nous faisons depuis la création du cabinet. Ce réseau qualifié nous a permis l'accès à de nouveaux clients internationaux.
Le développement de l'expertise de la qualité et de la notion de transparence (comptes rendus détaillés de tous nos contacts) nous permet de créer des relations privilégiées avec nos clients et d'avoir une notoriété à laquelle nous veillons !
Dans le secteur sensible que nous couvrons - le recrutement de cadres experts et de cadres dirigeants, et les évaluations - ceci est particulièrement essentiel.

Que pensez-vous du marché actuel de l'emploi ?
D. R. : Qu'il est sinistré bien entendu ! Moins 33 % de recrutements de cadres et plus de 45 % d'annonces en moins, on se retrouve dans la même situation qu'en 93, année noire pour l'emploi.
Il n'est jamais très bon d'avoir dans un pays autant de chômage et autant de difficultés de recrutement en même temps.
Mais il existe une différence majeure avec le marché d'il y a dix ans, certains secteurs se portent bien, très bien même et rencontrent des difficultés à recruter des cadres qualifiés. C'est notamment le cas de la distribution générale et spécialisée, la sécurité (hommes et matériels), le traitement des déchets, la maîtrise des risques, les collectivités ou organismes et entreprises de santé/social, secteurs où nous sommes bien implantés. Nos clients attendent avant tout de nos consultants une expertise réelle pour, entre autre, identifier et analyser les motivations des candidats. Cela reste toujours et plus que jamais l'élément déterminant du recrutement.

Y a-t-il une méthode NEMROD du recrutement ?
D. R. : Il y a d'abord et avant tout chez nous une très grande vigilance dans la maîtrise des techniques de sélection en entretien de face à face à caractère d'embauche.
Pour cela, nos consultants (tous les 2 ans) approfondissent les techniques d'entretiens et d'évaluations car le nombre d'entretiens importants que nous conduisons peut amener des habitudes et risque aussi de nous éloigner de l'emploi de certaines techniques.
Sur les méthodes à adapter aux enjeux actuels, nous avons, par exemple, en partie innové pour répondre, aujourd'hui, aux besoins de certains responsables de recrutement ou directions opérationnelles. Ceux-ci disposent parfois de suffisamment de temps pour recevoir et sélectionner les candidats eux-mêmes, aussi nous mettons à leur disposition un package « sourcing » : notre cellule de recherche identifie, approche et qualifie sur des critères de compétences techniques précis, les profils demandés. Cette formule est à la fois redoutablement efficace - nous avons une grande maîtrise de l'analyse d'organigramme et de repérage de talents - et financièrement attractive, elle peut baisser de manière significative le coût moyen d'une prestation de recrutement.

Comment imaginez-vous l'avenir de votre profession ?
D. R. : Nous recruterons de plus en plus de cadres étrangers. La tendance est d'ailleurs largement engagée en Grande Bretagne et en Allemagne. Les premiers flux visibles, concernent des futurs candidats indiens, tchèques ou roumains. Les cadres français devront se confronter à cette concurrence internationale, plus impliquée et largement aussi formée. Les entreprises des secteurs de pointe s'y préparent déjà.
Ajoutons les recrutements de plus en plus nombreux des femmes et des « quinqua » en France.
Et ceci représente incontestablement, enfin un progrès notable.