L'affaire tient en trois lettres : AOL. Qui peut se vanter aujourd'hui d'avoir dépassé les frontières du grand continent américain pour glaner plus de 35 millions d'abonnés dans le monde. En France, le fournisseur d'accès Internet a déjà séduit plus d'1,3 million de clients, ce qui lui vaut d'occuper la 2ᵉ place du marché. Et malgré un climat général plutôt morose dans le secteur, AOL France prévoit un développement suffisamment prometteur pour poursuivre un recrutement à un rythme soutenu. Explications avec la Directrice des Ressources Humaines, Dorothée Burkel.
Le secteur des Nouvelles Technologies se porte plutôt mal, mais AOL France recrute : une situation plutôt étonnante, non ?
Dorothée Burkel : Entre juillet 2001 et juillet 2002, le nombre d'internautes a progressé de 31 %. Aujourd'hui, il n'y a aucune raison objective pour que les gens cessent tout d'un coup de contracter des abonnements ; les prix baissent, Internet se répand partout, dans les écoles et à la maison. C'est réellement un outil quotidien. Pour se développer, Internet a besoin d'accès, et AOL France est le premier maillon de la chaîne.
Alors bien sûr, nous recrutons un petit peu moins que les deux dernières années, mais il n'empêche que compte tenu de la taille de notre marché, plusieurs de nos départements doivent être étoffés, structurés. Par ailleurs, le marché se diversifie : après le débit classique, on parle aujourd'hui du haut débit. Il y a donc de nouveaux canaux de distribution, avec des politiques tarifaires différentes. En termes RH, nous maintenons en fait un volume de recrutement régulier. Quand on fait le bilan, chez AOL, il y a eu une accélération assez forte en 2000-2001, mais aujourd'hui la situation se stabilise. Pour 2003, on restera sur un niveau de recrutement relativement élevé : 30 postes de cadre environ.
Le climat morose du secteur ne rebute pas les candidats ?
D. B. : Il est clair que l'année dernière, nous avons bénéficié des difficultés de certaines start-ups : des gens qualifiés, connaissant bien le secteur, avec une bonne formation, une bonne expérience, s'adressaient à nous, l'un des derniers grands acteurs du secteur.
Mais honnêtement, aujourd'hui encore, nous n'avons pas de difficultés majeures. Nous recevons simplement moins de candidatures. Cette désaffection est probablement liée, non à l'éclatement de la bulle Internet mais aux mauvaises performances des sociétés du secteur des Télécoms et des médias. De plus, AOL Time Warner a été très exposée médiatiquement durant l'été. Par rapport à tout ce que les candidats ont pu lire dans la presse, il est très important de prendre du recul et de mettre les choses en perspective. L'entreprise AOL Time Warner, tout comme la division AOL, sont des entités qui gagnent de l'argent.
Quel discours tenez-vous pour rassurer les candidats qui pourraient exprimer quelques craintes ?
D. B. : Ce que l'on rappelle en général, c'est que l'Europe est clairement considérée comme l'un des relais de croissance essentiel dans les années qui viennent. Les marchés européens sont loin d'être à maturité, et avec 6 millions d'abonnés, AOL Europe a encore un potentiel de croissance très important. L'Angleterre, l'Allemagne et la France sont plus perçus comme une opportunité que comme un risque. Déjà N°1 en Angleterre, N°2 en Allemagne et en France, AOL est très bien placée pour occuper une position privilégiée sur le marché européen.
Et vos besoins aujourd'hui, quels sont-ils ?
D. B. : Nous avons des gros besoins sur des postes en comptabilité et finance. Nous allons avoir également des besoins pour la stratégie et les nouveaux produits qui feront les succès d'AOL dans les années à venir. Sans oublier évidemment des postes marketing. Dans tous les cas, nous recrutons de façon récurrente dans tous les métiers, très majoritairement en CDI, et pour des postes cadres.
Deux choses importantes toutefois à retenir : nous recrutons très peu de jeunes diplômés, et plutôt des gens avec au moins une année d'expérience. En clair, il faut savoir travailler en ayant déjà une bonne autonomie, une bonne expertise sur son métier, sa technicité et sa compétence de base.
Quant au deuxième point, et cela frappe tous les candidats qui viennent nous voir, nous avons une moyenne d'âge très basse, avec très peu d'éparpillement. L'âge moyen est de 29 ans, et tout le monde a entre 26 et 35 ans.
Enfin les gens doivent parler anglais au risque d'être handicapés dans leur travail et dans leur évolution. L'utilisation de l'anglais est quotidienne, avec des mails qui viennent de l'international et des séances de travail avec des homologues européens.
Les autres entités AOL en Europe représentent-elles un potentiel d'évolution de carrière ?
D. B. : C'est un projet sur lequel nous travaillons actuellement. Il est clair que lorsque quelqu'un a une compétence forte, nous n'avons pas envie de perdre la personne. Nous préférons que cela profite aux autres filiales. Maintenant, nous sommes dans des sociétés jeunes qui sont en train de structurer ces parcours. Aujourd'hui, c'est une vraie volonté, on y réfléchit, mais disons que ce n'est pas aussi rodé que chez Danone par exemple. Nous avons une dimension de PME, avec un fonctionnement à bien des égards de très grosse entreprise. Mais nous n'avons que 6 ans d'histoire. On ne bâtit pas une politique de gestion de carrière avec si peu de recul.
Zoom sur Dorothée Burkel, DRH AOL France
Agée de 39 ans, Dorothée Burkel est entrée chez AOL France en mars 2001 pour prendre la direction des ressources humaines du fournisseur d'accès à Internet. Cette diplômée de Sciences-Po aura passé au préalable dix ans en communication RH dans différentes sociétés, notamment ORC et Sources.

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