Entretien avec Georges Cohen et Luc-François Salvador, Directeurs généraux, Sogeti-Transiciel

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En décembre 2003, CAP GEMINI (maison mère de SOGETI) lançait une offre publique d'échange amicale sur la société TRANSICIEL. Au premier janvier naissait de ce rapprochement, la branche LPS (Local Professionnal Services) du groupe CAP GEMINI, une entité d'aujourd'hui 14 000 collaborateurs présente dans onze pays pour un chiffre d'affaires 2003 de 1,1 milliard d'euros. Derrière l'apparente célérité de ce rapprochement (les deux structures étant à ce jour juridiquement distinctes) se cache une histoire vieille de 25 ans.

Luc-François Salvador - Vice CEO : SOGETI a été créé il y a 3 ans par extraction des activités de services informatiques de proximité au sein du groupe CAP GEMINI. Il est apparu que le métier Conseil Grand Compte et les achats informatiques des PME ne fonctionnaient pas sur les mêmes règles. Le business model retenu a donc été basé sur la décentralisation et l'adaptabilité. Il a largement démontré sa résistance à la crise et promet d'être la valeur sûre du prochain retournement de marché que nous anticipons. Pour nous développer sur ce segment prometteur, nous avions le choix entre deux stratégies : fédérer une myriade de petites entités ou nous rapprocher d'une entité sœur de taille critique. Nous avons tout naturellement opté pour la deuxième solution en choisissant de nous allier à TRANSICIEL, une structure avec laquelle nous avions plus d'un point commun et notamment une relation particulière. C'est Georges Cohen qui m'a recruté il y a 25 ans chez CAP GEMINI alors qu'il était directeur d'entité. Nous nous sommes ensuite séparés lorsque Georges Cohen a quitté CAP GEMINI pour créer TRANSICIEL, une magnifique réussite entrepreneuriale. Il était naturel que le destin de nos deux entreprises se croise à nouveau.

Georges Cohen - Chairman & CEO : Les discussions avec CAP GEMINI ont été aussi amicales qu'exaltantes. Les grands donneurs d'ordre attendent une consolidation du secteur depuis quelques temps déjà. J'en veux pour preuve France Telecom qui a réduit son panel fournisseurs de services informatiques de 200 à 12 entreprises l'année dernière. Mais c'est aussi vrai pour le Crédit Lyonnais ou BNP Paribas. Avec ce rapprochement, la taille que nous atteignons nous met en position plus que favorable sur le marché. Nous allons pouvoir jouer à fond la synergie commerciale et ceci en Europe comme aux Etats Unis. Nos équipes sont déjà en ordre de marche sur le terrain et les contrats rentrent ! Depuis le début de l'année nous sentons les effets d'une vraie reprise : +17 % aux USA, un sérieux frémissement en Hollande, Belgique et France. C'est pour cela que nous avons lancé cette campagne de recrutement de grande ampleur : 2 500 ingénieurs pour l'ensemble de nos filiales dont 1 500 en France. C'est un chiffre ambitieux qui correspond à nos besoins immédiats.

L.-F. S. : Au 1ᵉʳ janvier, nous étions 13 500, nous sommes 14 000 aujourd'hui. Les recrutements sont essentiellement le fait de notre croissance. Le turnover habituellement important dans notre secteur d'activité n'est que de 8 % en ce moment. Nous avons signé de gros contrats d'infogérance et d'application management. Mais c'est l'activité HTC (High Technology Consulting) sur laquelle TRANSICIEL a fondé son succès qui connaît la plus belle progression, notamment grâce à nos projets pour EADS.

G. C. : Nous avons mis en place un site internet (www.recrut.sogeti-transiciel.com) pour optimiser la gestion des candidatures aux postes que nous créons. Nous attendons plus de 25 000 CV, c'est dire ! Les embauches seront assurées directement par les filiales concernées dans chaque pays. Par principe, nous ne centralisons pas le processus. Et nous envisageons d'intégrer autant de jeunes diplômés que d'ingénieurs confirmés. C'est l'enthousiasme qui fera la différence.

Quelques mots sur Georges Cohen et Luc-François Salvador, dirigeants de SOGETI-TRANSICIEL.
Georges Cohen, Président Directeur Général du pôle SOGETI-TRANSICIEL
Georges Cohen a passé 18 ans chez CAP GEMINI. Il y dirigeait une filiale de 900 personnes et de 68,6 millions d'euros (450 millions de francs) de chiffre d'affaires. Il était membre du Comité de Direction de ce groupe de 1,37 milliard d'euros (9 milliards de francs) de chiffre d'affaires et 19 000 collaborateurs. Il fonde TRANSICIEL en 1990 et développe le Groupe qui atteint à fin 2002 un chiffre d'affaires consolidé de 565 millions d'Euros avec 7 500 collaborateurs. Preuve de son succès et de ses performances continues, le Groupe a été élu « meilleure entreprise de la décennie ». Après une OPE amicale de CAP GEMINI sur TRANSICIEL, Georges Cohen devient Chairman et CEO du pôle LPS (Local Professional Services) de CAP GEMINI. Georges Cohen est ainsi à la tête de deux structures qui ont réalisé un chiffre d'affaires 2003 de 1,1 milliard d'euros. SOGETI-TRANSICIEL réunit aujourd'hui 14 000 collaborateurs. L'ambition consiste à devenir le leader européen des services informatiques de proximité.

Luc-François Salvador, Vice-Président Directeur Général du pôle SOGETI-TRANSICIEL
En 1994, Luc-François Salvador est nommé Président Directeur Général de la Société Cap Sesa Exploitation qu'il avait rejoint seize années auparavant. Au 1er janvier 1998, la société dépasse les 1000 collaborateurs et aura multiplié son chiffre d'affaires par deux. En 1998, il est nommé Directeur Général Adjoint de Cap Gemini France et assure la direction générale du IMS (Infrastucture Management Systems) pour l'Europe du Sud.
En 2000, il rejoint CAP GEMINI America et prépare la fusion avec Ernst & Young.
Sur proposition de Luc-François Salvador il est procédé à « l'extraction » de  5 000 informaticiens du Groupe Cap Gemini sur 3 pays (France, Nederland, Etats-Unis). Ces activités sont consolidées au sein de la nouvelle entité Sogeti dont le capital est détenu dans son intégralité par Cap Gemini.
Vice-CEO du pôle SOGETI-TRANSICIEL, Luc-François Salvador est par ailleurs nommé Président du pôle Sogeti-Transiciel International qui regroupe l'ensemble des filiales à l'exception de l'hexagone.

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