Entretien avec Gwendal Lafont, gérant-fondateur, de GKL Conseil

Cadremploi

Intervenir sur le secteur bancaire est-il un pari osé aujourd'hui ? Pas forcément si l'on s'arrête un instant sur l'exemple de GKL Conseil. Ce jeune cabinet de chasse de têtes a certes été créé aux grandes heures du marasme économique, en mars 2009, mais sa création répond à un recentrage des banques de réseau sur leur vrai métier. Que ce soit la gestion de patrimoine des particuliers, et le financement des entreprises et des marchés publics. Le retour de la banque vers ses origines entraîne du même coup une demande soutenue de candidats. Explications de Gwendal Lafont, gérant fondateur de GKL Conseil.

Votre tout nouveau cabinet est spécialisé dans le secteur bancaire ; ça signifie donc que ce secteur se porte déjà mieux ?

Disons qu'aujourd'hui, il faut bien faire la différence entre les banques des marchés financiers touchées de plein fouet par la crise et les banques de réseau. Nous, c'est sur ce dernier secteur que nous intervenons, et même si l'on est tentés de faire un amalgame avec la finance, les banques de proximité ont beaucoup mieux résisté et réagi au point de pouvoir se recentrer rapidement sur leurs métiers de base.

Depuis quelques temps, le secteur de la banque revient à des critères plus pragmatiques. Et dans ce contexte, GKL Conseil est mandaté pour recruter pour des fonctions de middle management. La tendance est d'ailleurs au recrutement de personnes avec plus de vécu professionnel et qui vont pouvoir aider les banques à aborder notamment la gestion des risques de façon plus précise.

Vous êtes en train de nous dire finalement que les besoins ont changé depuis la crise, tant sur le nombre de postes proposés que sur les profils ?

Aujourd'hui, les volumes de recrutement sont sensiblement les mêmes que par le passé. Les réseaux bancaires ont besoin de recruter plusieurs milliers de commerciaux. Ce qui est différents des autres années, c'est que les banques ont des besoins plus pointus. Elles demandent des compétences, tant au niveau fiscal que juridique pour apporter des réponses précises aux clients. C'est le cas notamment pour ce qui est des fonctions commerciales spécialisées et de la gestion privée face une clientèle qui, il faut bien le reconnaître, est plus méfiante et plus regardante.

Tout ça justifie le positionnement de notre cabinet. Nous faisons de l'approche directe, et surtout nous ne recrutons que des personnes avec de l'expérience, entre 30 et 55 ans. Nous ne regardons absolument pas du côté des jeunes diplômés, qui étaient pourtant les profils privilégiés il y a encore quelques mois.

Y a-t-il beaucoup de candidats encore intéressés par le secteur ou faut-il user d'arguments convaincants pour les intéresser ?

C'est un des effets de la crise, l'image de la banque a particulièrement souffert depuis quelques mois. Et il faudra certainement plusieurs années pour que le métier retrouve toute sa splendeur. De nombreux candidats ont quitté le secteur bancaire pour se retourner vers d'autres secteurs. D'où cette nécessité pour nous et nos clients d'effectuer tout un travail pédagogique.

Ceci dit, il faut bien faire la séparation entre la finance et la banque traditionnelle, et ce que l'on observe chez les candidats qui souhaitent rester dans le secteur bancaire, c'est un intérêt croissant pour les banques de réseau. Ces banques où l'on retrouve une réelle proximité, un réel dialogue. Les banques mutualistes et régionales ont beaucoup plus la cote aujourd'hui, alors que par le passé, tout le monde voulait plutôt travailler pour les grandes banques étrangères en phase d'implantation sur le territoire français. Désormais, les candidats cherchent des établissements à taille humaine, avec une gestion de carrière adaptée, où chacun n'est pas seulement un numéro.

Cadremploi
Cadremploi

Vous aimerez aussi :