Entretien avec Jean-François Gautier, Fondateur et président du directoire, Aedian

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Considérer Aedian comme une simple SSII serait une erreur. Depuis sa création en 1984, elle développe son expertise pour moitié dans ce domaine, mais elle est aussi sollicitée pour son activité de conseil. Jean-François Gautier, son fondateur et président du directoire, se plaît à le rappeler : « Aedian est un acteur de niche, spécialisé dans le métier de ses 140 clients », banques et compagnies d'assurance pour une grande partie, et entreprises du secteur public dans une plus faible proportion. Aedian n'a pas été épargnée ces dernières années par un net ralentissement du marché. Mais aujourd'hui, Jean-François Gautier n'a pas peur d'utiliser le mot « reprise » pour justifier le plan de recrutement de son entreprise.

Aedian semble cultiver une certaine modestie. Pour quelles raisons ?
Jean-François Gautier : De par notre activité de niche et nos 400 collaborateurs, nous sommes effectivement de taille modeste. Nous opérons exclusivement sur le marché parisien. Le tertiaire financier, en France, est concentré sur Paris, tout comme le secteur public. Nous sommes là où sont nos clients, et pour le moment, nous préférons rester dans cette situation en consolidant notre position.
Mais cela ne nous empêche pas d'être le 5ᵉ acteur côté du marché du conseil au tertiaire financier. Nous occupons une place de référence sur notre secteur, et nous avons même tiré avantage de la politique de concentration des achats menée ces dernières années par nos clients dans un climat difficile.

Aujourd'hui, quel est l'état de santé de votre secteur ?
J.-F. G. : Depuis 3 ans, le marché est très concurrentiel. C'était un marché tiré par la demande. Maintenant, l'offre est dominante. Une offre de qualité d'ailleurs, qui nous amène à améliorer en permanence nos services. Nous nous attachons à développer une culture des offres à valeurs ajoutées et des engagements de résultats. Les missions au forfait et le mode projet sont une tradition chez nous qui correspond de plus en plus à une forte demande.
Aujourd'hui, nous voyons clairement une reprise qui n'est pas de la même nature que l'expansion un peu folle de la fin des années 90. Les clients ne peuvent pas éternellement reporter leurs projets, au risque de perdre leur avantage concurrentiel. Il y a donc un redémarrage. A tel point que nous prévoyons 13 % de hausse du CA sur l'exercice 2004-2005 par rapport à la période précédente.

Comment avez-vous adapté votre politique de recrutement ?
J.-F. G. : Aedian n'a jamais cessé de recruter. En revanche, aujourd'hui, les recrutements s'accélèrent. Nous sommes passés en 2003-2004 de 100 embauches à 120 recrutements en 2004-2005, et vraisemblablement entre 130 et 140 recrutements en 2005-2006.
Notre pyramide des compétences ressemble plus à un as de pique, avec une prédominance de profils expérimentés. Il s'agit de la rééquilibrer. Sur les 120 nouveaux collaborateurs prévus en 2004-2005, 35 d'entre eux sont dans la catégorie première expérience. Nous leur faisons alors suivre un cycle de formation de 6 semaines. Un investissement qui traduit bien notre volonté de développement à long terme, et qui est lié à la qualité de la personne, à sa capacité à travailler en équipe, à son sens du service. Nous avons toujours été attentifs à ne pas céder à la tentation du court terme, en particulier pour les ressources humaines.

Où en est aujourd'hui votre programme de recrutement 2004-2005 ?
J.-F. G. : Nous continuons à chercher tous les types de profils. Dans le domaine du conseil, nous avons besoin de deux profils. Le premier, c'est le consultant bénéficiant d'une réelle expertise dans un ou deux métiers de la banque, un ou deux métiers de l'assurance. Le second, c'est le directeur de missions chevronné, capable de piloter pour nos clients de grands projets d'entreprise.
Pour ce qui est de l'ingénierie, nous cherchons et formons des jeunes. Des jeunes ingénieurs d'une part, attirés par les métiers de l'informatique, et des jeunes « homologateurs » d'autre part, qui ont une première expérience dans la banque, dans l'assurance ou dans le secteur public, et qui vont garantir aux clients la fiabilité des applications mises en œuvre. C'est un domaine dans lequel nous sommes très forts. Nous sommes même leader sur le marché, et nous recrutons beaucoup pour cela.
Toujours dans le domaine de l'ingénierie, nous recrutons aussi des experts pointus dans le domaine de l'architecture, des analystes, des chefs et des directeurs de projets.
Bien sûr, à côté de ça, nous avons des besoins aussi dans l'infrastructure. Nous ne pouvons pas recruter autant de collaborateurs, sans faire évoluer deux types de postes : les postes de commerciaux et les postes de managers de pôles de compétences ou de filières métiers.

Cette tendance à la reprise est-elle pérenne selon vous ?
J.-F. G. : Ce n'est pas prêt de s'arrêter, mais tout ça est à piloter avec soins. Nous évoluons sur un marché volatile. Nous avons une taille tant au niveau de nos équipes commerciales qu'au niveau de notre portefeuille de clients qui nous permet de moduler les variations du marché. De fait, notre plan de recrutement est établi mois par mois. Notre plan initial était de recruter 89 collaborateurs ; aujourd'hui, le bilan de nos demandes est tel que nous avons plutôt besoin de 94 personnes. Ce qui traduit une réelle accélération.

Quelques mots sur Jean-François Gautier
Aedian et Jean-François Gautier, c'est une histoire longue de 20 ans. Mais avant de se glisser dans le rôle de l'entrepreneur en 1984, il sera passé par différentes phases d'apprentissage. Ce patron de 58 ans précise, non sans humour, qu'il est diplômé d'HEC, mais « qu'ils ne doivent même plus s'en souvenir », et lui non plus ! Sa première grande expérience sur le marché du travail, il la vit chez IBM en tant que chargé de clientèle dans le secteur de l'assurance. L'assurance qui le happe pour 4 ans comme directeur informatique. Ensuite, c'est la création d'Aedian, pour une longue expérience de 20 ans et plus...

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