Entretien avec Pierre-Emmanuel Dupil, Directeur exécutif, Michael Page International

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Le nom résonne comme un label : Michael Page International est le numéro un français et européen du conseil en recrutement spécialisé. De l'achat aux ressources humaines, le groupe recrute pour tous les métiers, tous les secteurs, y compris celui de la Banque et de l'Assurance. Ce marché connaît d'ailleurs depuis quelques temps une tension. Les profils expérimentés, à forte valeur ajoutée, sont souvent dans la situation confortable de pouvoir choisir entre plusieurs offres. Explications de Pierre-Emmanuel Dupil, directeur exécutif chez Michael Page.

Le secteur Banque-Assurance est-il porteur aujourd'hui ?
Pierre-Emmanuel Dupil : Globalement, le marché est porteur. Le volume le plus important se situe sur les banques de réseaux pour lesquelles on recrute surtout des commerciaux. C'est un marché tendu, les établissements recherchant tous les mêmes profils : des jeunes diplômés ou diplômes avec une première expérience. Il y aussi des besoins pour les métiers du back office et du middle office. Et comme ce sont des métiers plus spécifiques et plus techniques, avec des compétences particulières, l'attente est de nos clients est forte.
Du côté des banques de financement et d'investissement, les métiers sont aussi plus pointus. C'est à la fois une niche pour les volumes de recrutement que ça représente et la technicité des postes. Avec là encore une tension sur le marché due à une forte concurrence internationale, notamment sur des places comme Londres ou Francfort. Les profils multilingues avec une expérience sur plusieurs pays et plusieurs logiques financières sont très demandés. Sans compter que les banques d'investissements étrangères reviennent sur le marché depuis 2004, ce qui ne manque pas d'entraîner de forte tension sur le marché du recrutement.
Enfin, pour que le tableau soit complet, il faut aussi tenir compte de la demande des grosses entreprises qui ont des activités de financement de projets notamment. Et là aussi, il y a des besoins de profils financiers.

Dans un tel contexte, le niveau de salaires est-il en rapport avec la demande ?
P.-E. D. : Oui, mais il faut faire une différence entre les banques de détail et les banques de financement qui offrent des niveaux plus élevés. D'une part parce que les compétences requises sont plus spécifiques, et d'autre part parce qu'il y a actuellement une rareté des profils. Résultat : les experts recherchés par les uns et les autres se payent plus chers que les généralistes. A l'inverse, dans les banques de détail, on suit plus des grilles de salaire desquelles il est assez difficile de sortir. Il n'y a pas dans ce secteur une surenchère, ni d'adaptation immédiate entre l'offre et la demande. Alors que pour des profils beaucoup plus spécifiques, c'est vraiment le marché qui fait loi.

Qui vous sollicite le plus : les entreprises, les candidats ?
P.-E. D. : Quel que soit le secteur, nous sommes avant tout mandatés par les entreprises. Notre rôle, c'est l'intermédiation. Maintenant sur le secteur Banque-Assurance, on est plutôt actuellement sur un marché de candidats, pour certaines fonctions, en particulier celles évoquées précédemment.
La pénurie elle est du côté des bons candidats plutôt que des offres. Il ne nous est pas rare actuellement d'avoir 5 à 6 offres pour un seul et même candidat de qualité, notamment sur la banque de réseau. Notre rôle dans cette conjoncture est de gérer cette tension, d'éclairer nos clients sur la vraie motivation d'un postulant, et sur le fait que le poste correspond réellement à son aspiration et son mode de fonctionnement.

Les quadras et quinquas ont-ils une chance de faire carrière dans le secteur aujourd'hui ?
P.-E. D.
: Pour ce qui nous concerne, nous recrutons aussi bien des candidats avec deux ans d'expérience que des personnes riches de 25 ans de carrière. Ces derniers profils en particulier sont recrutés pour des fonctions dites expertes ou des fonctions de direction opérationnelle ou de direction générale.
De toutes façons, les banques cherchent des cadres expérimentés pour faire face à l'érosion de la pyramide des âges et des départs en retraite massifs. Quelqu'un qui justifiera de 25 ans d'expérience aura encore plus de valeur demain qu'aujourd'hui, sachant qu'il en a déjà aujourd'hui. La compétence managériale ne s'acquiert pas en un an et demi. Et ça, c'est un des grands enjeux pour l'avenir dans ce secteur comme dans les autres d'ailleurs.

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