Entretien avec Sylvie Modigliani, Responsable service emploi, Essilor

ESSILOR est né en 1972 de la fusion entre les deux entreprises leaders de l'optique-lunetterie hexagonale : Essel et Silor. Depuis lors, le groupe d'origine française est devenu numéro 1 mondial des verres correcteurs. Présent dans une centaine de pays, il compte 23 600 collaborateurs dans le monde, un réseau unique de 173 laboratoires de prescription et de 18 usines de production.

Quelle est l'activité exacte du groupe ESSILOR ?
Sylvie Modigliani - Responsable du service emploi : Le métier d'Essilor c'est principalement de concevoir, fabriquer et personnaliser des verres correcteurs adaptés aux besoins visuels des particuliers. 95 % de notre production concernent les verres de lunettes, les 5 % restant étant consacrés aux instruments (outillage) pour opticiens. Contrairement à l'idée répandue, la fabrication de verres de lunette exige de nombreuses expertises. Et ceci pour une double raison : la technicité de plus en plus élaborée des verres eux-mêmes et la nécessité de les ajuster précisément aux habitudes de vision de nos clients. Nous devons donc faire cohabiter une logique industrielle de production de masse avec une activité artisanale de sur-mesure. Concrètement cela veut dire que les verres correcteurs sont réalisés en deux temps : une production de verres semi-finis en usine puis leur surfaçage sur-mesure dans nos laboratoires de prescription. Un verre peut très bien être commencé en Asie, terminé au Portugal puis livré à un opticien en Région Parisienne. En terme de métier, cela induit des profils très divers : chercheurs, ingénieurs et techniciens mais aussi logisticiens, en plus de toutes les fonctions supports habituelles.

La palette de vos recrutements est donc très large ?
S. M. : En effet et c'est l'une de nos difficultés. Nous sommes encore peu connus des candidats qui postulent dans des domaines comme la logistique, la maintenance ou l'ingénierie par exemple. Ils ne nous contactent pas spontanément, car les métiers liés à notre activité sont peu connus. Nos recrutements sont très variés aussi bien en termes de spécialité que de niveau d'expérience. Nous sommes ouverts à toutes sortes de profils, nous n'avons pas d'a priori sur les formations ou l'âge des candidats. L'essentiel de nos besoins sont cependant techniques (entre 45 et 50 % de nos recrutements). Nous cherchons aussi des Bac +2, du DUT mesures physiques au DUT informatique industrielle. Nous intégrons entre 100 et 120 nouveaux embauchés chaque année en France.

Votre implantation internationale est-elle synonyme de mobilité ?
S. M. : Dans certains de nos secteurs, la mobilité est en effet fréquente. Nous demandons en général une maîtrise parfaite de l'anglais et une grande autonomie. En ce moment nous avons 130 expatriés sur les 3 200 salariés de la structure française. Nos équipes sont largement multiculturelles ce qui ouvre sur des parcours internes très porteurs et non prédéterminés. ESSILOR est une entreprise qui se porte bien. Nous croissons régulièrement, en partie par croissance externe (+6 % de CA cette année). Cela offre de nombreuses opportunités à nos collaborateurs. Sur ces dernières années, nous avons recruté globalement plus de 50 % de cadres.

Quelques mots sur Sylvie Modigliani
Sylvie Modigliani a débuté sa carrière à la Direction de la communication de COGEMA, en 1990. En 1996, elle évolue vers un poste de responsable formation management. Elle quitte le Groupe COGEMA en 2000 pour créer la fonction Développement des Ressources Humaines dans une agence de communication, filiale du groupe Young & Rubicam. Depuis 2002, elle est responsable du service central emploi chez Essilor.