Et pourquoi pas une petite sieste au travail ?

Marine Relinger

Les pieds sur le bureau, détendu du clavier, Sufjan Stevens dans les oreilles le temps d'une pause bien méritée entre deux dossiers... Tabou. En vrai, vous travaillez certainement en open space, vous avez une foule de choses à faire avant l'heure du déjeuner... que vous passerez au fond du bistrot du coin pour vous éviter une vue sur Paris en gris.

Pourtant, aujourd'hui, bonne nouvelle ! Le camp des « pour la sieste au travail » gagne du terrain. Et pas n'importe où : chez nos si sérieux voisins Allemands. Suite aux déclarations d'Angela Merkel qui a estimé que les Européens du Sud seraient moins assidus au travail que les Allemands, une dirigeante de la Confédération syndicale allemande DGB, Annelie Butenbach, a avancé que tout Allemand devrait avoir le droit de faire la sieste sur son lieu de travail, rapporte ce matin l'édition papier du Figaro.

Il est vrai que les statistiques démentent le poncif énoncé par la chancelière allemande. Selon l'OCDE, la durée du travail annuelle moyenne d'un Allemand (1 390 heures) est inférieure à celle d'un Grec (2 119 heures), quand un Français officie lui 1 554 heures. Au niveau de la productivité du travail, rappelle l'OCDE, l'Allemagne reste dans les clous de la moyenne européenne.

Annelie Butenbach, donc, membre du comité de direction du DGB et du conseil de l'administration de l'Agence pour l'emploi, a précisé qu'« une sieste réduit le risque d'infarctus et permet de refaire le plein d'énergie ». Et Jürgen Zulley, professeur de biologie psychologique à l'université de Regensburg, a surenchéri : « Le repos de midi permet de compenser un temps de rendement faible et au moment où le risque d'accident du travail est le plus élevé. La sieste améliore l'efficacité, la réactivité et l'humeur. » L'argumentaire, dans un pays à la natalité en berne et où l'âge de la retraite est fixé à 67 ans, prend du poids.

En France et dans le monde, la tendance est à la sieste, explique Nicolas Oliveau.« Dans les PME, comme Novius, il suffit que le dirigeant soit convaincu de ses bienfaits pour que les espaces siestes fleurissent », explique ce « conseil en sieste en entreprise », fondateur de Syxta.« Je rencontre de plus en plus de grandes entreprises intéressées par cette solution nouvelle dans le cadre des débats sur les risques psycho-sociaux en entreprise », ajoute ce dernier. Parmi les grandes, Price waterhouse coopers proposent des cellules sur mesure à ses collaborateurs.

Nicolas Oliveau, sur son blog explique que la sieste fait déjà des émules dans les pays scandinaves et en Asie. En Chine, cette dernière est inscrite dans la constitution. Au Japon, suite aux dégats de Fukushima, une autorité préfectorale a demandé à ses fonctionnaires de faire un petit somme entre 13 et 15 h afin de réduire de 20% la consommation d'énergie due aux systèmes d'air conditionné.

La sieste, des vertus insoupçonnées.

Marine Relinger @ Cadremploi.fr

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