Faut-il vraiment quitter Paris pour Bordeaux, Nantes, Lyon ou Toulouse ?

Céline Husétowski

Selon l’édition 2018 de l’étude Cadremploi sur les villes préférées des cadres parisiens, Bordeaux, Nantes, Lyon et Toulouse arrivent en tête de leurs choix. Mais les cadres sont-ils bien informés ? Entre clichés et réalité, analyse des atouts et les défauts de ces villes.
Faut-il vraiment quitter Paris pour Bordeaux, Nantes, Lyon ou Toulouse ?

Bordeaux, première pour son climat

Les résultats de la 6ᵉ édition de l’étude Cadremploi sur les villes préférées des cadres parisiens (1) sont sans ambiguïté : 90 % des sondés déclarent vouloir quitter la région francilienne pour un meilleur cadre de vie ou un meilleur équilibre de vie pro et perso (65 %). Et pour la 4ᵉ année consécutive, Bordeaux se hisse sur la première marche du podium des villes les plus attirantes pour les cadres. 56 % d'entre eux rêvent de s'y installer dont 62 % pour son climat.

Certes la capitale de la région Nouvelle Aquitaine a bénéficié en 2017 de l'équivalent de 93 jours de soleil². Mais ce qui la place juste au-dessus de la moyenne nationale. Ses véritables atouts sont surtout économiques.

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Première région française dans l’informatique de santé avec 23 327 salariés, elle accompagne aussi depuis 2014 la transition numérique avec la French Tech Bordeaux. Côté salaire moyen, il est de 45 500 € contre 51 000 € à Paris/Île-de-France³. Mais selon les personnes interrogées dans l’étude, 38 % des cadres parisiens sont prêts à perdre plus de 5 000 € sur leur salaire pour quitter la Capitale.



Côté immobilier, attention à l’envolée des prix du logement à Bordeaux qui risque de peser sur le niveau de vie. De 2000 à 2015, les prix des appartements anciens ont grimpé de 57%, écrit Olivier Marin, rédacteur en chef des sites immobilier du Figaro. Le prix moyen de vente se situe à près de 4 000 euros/m2. Située à 2 heures de Paris en LGV, Bordeaux est la 6e ville la plus chère derrière Nice avec 12,6 € /m2* à la location en moyenne.

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Au 1er janvier 2014, la métropole comptait 760 933 habitants. En 2030, elle pourrait accueillir 975 000 habitants. Dans le sondage Cadremploi, c'est la ville préférée de 61 % des 26-35 ans.

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Lyon, Nantes : des villes pour les opportunités professionnelles

C’est la nouveauté de l’édition 2018 du sondage, Lyon et Nantes sont ex-aequo avec 41 % des votes. Les deux capitales attirent surtout les moins de 25 ans (60 % pour Lyon et 46 % pour Nantes) pour leurs opportunités professionnelles (52 % pour Lyon) ou leur dynamisme économique (53 % pour Nantes).

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Mais elles ne sont pas pour autant égales sur tous les points. « On dit souvent que Lyon est la seule ville, à part Paris, où l’on peut faire toute sa carrière », explique, Julien Breuilh. Historiquement la métropole lyonnaise, située à moins de 3 heures de Paris en train, est la 2ᵉagglomération industrielle de France avec 75 524 emplois et 6 419 établissements.

La ville souhaite moderniser son activité et en 2017 est née la ruche industrielle, une plateforme d’échange pour imaginer l’industrie du futur. Côté immobilier, comptez 12,2€/m2 à la location et 4450€/m² pour acheter dans le neuf à Lyon.

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A l’inverse, Nantes, 6ᵉ agglomération française située à un peu plus de 2 heures de Paris en TGV, est une ville qui a beaucoup changé. Acteur de l’économie des services avec huit emplois salariés privés sur dix dans le secteur tertiaire, elle a aussi beaucoup investi dans les nouvelles technologies. « Il y a énormément de start-up qui s’y sont installées et la French Tech y est très présente avec plus de 2 100 entreprises et 23 736 emplois », compare Julien Breuilh, le directeur des études de Cadremploi.

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La ville a même créé un welcome pack pour aider les nouveaux salariés à s’installer. Chaque année 20 000 nouveaux nantais arrivent. Côté immobilier, Nantes est la 5ᵉ ville la plus chère de France. " Si les prix progressent dans l’ancien (2 710 €/m² en moyenne), les prix des locations s'orientent aussi à la hausse (16,1 €/m² pour un studio)", précise Olivier Marin.

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Toulouse pour les dirigeants

C’est la grande nouveauté du classement. Toulouse intègre le Top 3 qui se transforme en top 4 compte tenu du score d’égalité entre Lyon et Nantes. La ville rose, située à plus de 4 heures de Paris en train, attire 30 % des personnes interrogées dont 36 % pour son dynamisme économique, 34 % de dirigeants et 39% des 56-65 ans.

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Comment l’expliquer ? « Toulouse est la capitale européenne de l’aéronautique et de l’espace. Airbus, et bien sûr tous les sous-traitants, peuvent expliquer cet attrait des dirigeants », analyse Julien Breuilh. Avec près de 100 000 cadres⁴, Toulouse est la 4ᵉ zone d’emploi la plus importante de France pour les cadres*.

Côté immobilier. Toulouse est la 10ᵉ ville la plus chère de France avec 11,5 €/m²

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1- 6e étude Cadremploi "Les villes préférées des cadres parisiens". Questionnaire administré en ligne auprès des bases opt_in cadremploi du 12/07 au 14/07. 1 786 répondants.

2- L’internaute d’après Météo France
3- Etude Apec- Rémunération des cadres, la singularité francilienne
4- Etude Apec: Attractivité et emploi cadre en Midi-Pyrénées
5- Observatoire statistique des locations (OSLO)

Céline Husétowski
Céline Husétowski

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