France et Allemagne font Pôle emploi commun

Michel Holtz

Kehl l’Allemande n’est séparée de Strasbourg la Française que par le Rhin frontalier. Mais la région du Bad Wurtemberg et l’Alsace ont des taux de chômage très éloignés. La première affiche un insolent 4%, alors que la seconde voit le sien grimper à 10%, après avoir été la bonne élève nationale avec un nombre de chercheurs d’emploi en deçà de la moyenne. Alors pour tenter d’inverser la courbe, les ministres du travail des deux pays ont inauguré le 26 février dernier la première agence pour l’emploi commune, située à Kehl, justement. Sauf que, même si Michel Sapin et son homologue germanique Ursula von der Leyen ont tenu à évoquer les échanges, la coopération de part et d’autres en inaugurant cette agence, il va s’en dire que le flux des chercheurs d’emploi risque d’être à sens unique. Et ce sont surtout des Alsaciens qui vont aller chercher du travail en Allemagne, et non l’inverse. Une vieille habitude d’ailleurs, qui dure depuis les années 60. En 2012, ils étaient 50 000 à traverser le Rhin chaque jour pour travailler en Allemagne. A l’inverse, les habitants du Bad Wurtemberg n’étaient que 1 500 à se rendre en France tous les matins.

Pour autant, l’Arbeitsamt et le Pôle emploi trouvent chacun un intérêt dans la création de cette agence commune. L’Allemagne connaît une véritable pénurie de main d’œuvre, alors que la France connaît une véritable pénurie de jobs. Ce petit arrangement avec les emplois de l’un et les chercheurs d’emploi de l’autre devrait d’ailleurs donner naissance à d’autres agences communes dans d’autres villes le long de la frontière franco-allemande. Et les probabilités qu’elles soient plutôt construites du côté allemand sont, donc, assez grandes.

Michel Holtz © Cadremploi.fr

Michel Holtz
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