En annonçant ce matin même une prime «d'au moins 1 000 euros» pour tous les salariés des sociétés versant des dividendes à leurs actionnaires, François Baroin a appliqué un vieil adage de journaliste. Et pas du dernier d'entre eux, puisqu'il semblerait que le ministre du Budget se soit directement inspiré du fondateur du Monde lui-même. Hubert Beuve-Méry disait en effet à ses jeunes disciples : « si vous ne savez pas tout, soyez flou ».
Et c'est bien le flou qui semble guider le co-locataire de Bercy dans son annonce du jour. Car on ne sait pas grand-chose de cette prime exceptionnelle, qui devrait figurer au collectif budgétaire de printemps qui sera rendu publique en juin. Sera-t-elle obligatoire ? Aucune idée. Si ce n'est que Laurence Parisot, présidente du Medef s'est d'ores et déjà opposée à cette idée, si elle revêt un caractère obligé. Sera-t-elle indexée sur le bénéfice réalisé ? Aucune piste ne permet de le supposer.
Une seule chose est certaine : elle sera réservée aux entreprises de plus de 50 salariés. Connaissant les disparités entre les employés des petites et des grosses boites et les avantages dont disposent ces derniers par rapport aux premiers, on ne peut que présumer d'un élargissement du fossé.
Dans tous le salaire médian français étant de 1 600 euros par mois, une prime annuelle de 1000 euros au moins, est loin d'être négligeable.
Michel Holtz © Cadremploi.fr
