Générosité, confiance, gratitude… et s’il existait des entreprises altruistes ?

Sylvia Di Pasquale

[Emission Plein Cadre] Le refus du chacun pour soi ? Des entreprises tout ce qu'il y a de plus capitalistes l'appliquent. Après cinq ans de recherches, Isaac Getz et Laurent Marbacher ont découvert des entreprises qu'ils qualifient d'"altruistes" et dans lesquelles on travaillerait autrement. A l'occasion de la parution de leur ouvrage*, ils expliquent le fonctionnement singulier de ces entreprises dont l’objectif n’est pas le profit mais... le bien commun. Ils sont venus en débattre sur le plateau de Cadremploi avec Paula Fabiani, à la tête de Wisecom - un centre d'appels qui ne fait rien comme les autres -, et également présidente du Comex40-Medef.

Plein Cadre -  l'émission qui pimpe  la carrière des cadres - a reçu trois invités pour débattre de L'entreprise altruiste, fruit de 5 années de recherche signé Isaac Getz et Laurent Marbacher, à paraître le 17 octobre chez Albin Michel.

Isaac Getz est chercheur, conférencier, professeur à l’ESCP Europe. Il est l'auteur de L'entreprise libérée, Liberté & Cie et Leadership sans ego

Laurent Marbacher accompagne depuis plus de 20 ans des dirigeants qui marient business et humain. Il a co-créé la première banque de micro-crédits au Chili, avec l’aide de Muhammad Yunus, l’inventeur du micro-crédit et prix Nobel de la paix en 2006.

Paula Fabiani a créé et dirige Wisecom, un centre d’appels qui fait tout l’inverse des autres et se définit comme une entreprise citoyenne et atypique. Dès sa création en 2005, elle choisit de l'installer en plein cœur de Paris plutôt que de le délocaliser dans des pays à bas coûts de main d'oeuvre. Paula Fabiani est également présidente du Comex 40 - Medef. Ce comité est composé de la nouvelle génération de chefs d'entreprises quadra et travaille notamment sur le rôle de l'entreprise dans la  remise en question de la démocratie libérale

Qu’appelez-vous une entreprise « altruiste » ?

Laurent Marbacher : Pour nous, une entreprise « altruiste » a deux caractéristiques : elle met ses activités de cœur de métier au service de ses interlocuteurs extérieurs (clients, fournisseurs, communautés locales) ; et elle le fait de façon inconditionnelle, c’est-à-dire sans rechercher le profit directement.

Mais si ces entreprises se désintéressent du profit, sont-elles tout de même prospères ?

Isaac Getz : oui, elles dépassent même largement leurs concurrents qui cherchent directement le profit. Elles, elles en bénéficient.

 

Je vous donne tous les droits pour satisfaire nos clients, quel qu'en soit le coût et sans demander la permission à quiconque.

Devise affichée à l'arrière des boutiques Acuitis, GrandOptical ou Châteauform' par son boss, Daniel Abittan

 

Est-ce que les entreprises que vous avez visitées se qualifiaient elles-mêmes d’altruistes ?

IG : Elles n’utilisaient pas ce vocable. D’ailleurs nous avons cherché longtemps le concept qui pouvait englober tous les critères. Chaque entreprise estime qu’elle a son propre « modèle », « ADN », « voie ». Mais elles ne cherchaient pas du tout à le conceptualiser et elles n’imaginaient pas que leur mode de fonctionnement pouvait inspirer quelqu’un d’autre.

Y-a-t-il un point commun à toutes ces entreprises ?

IG : le leader à la tête de ces entreprises est aussi important que l’entreprise elle-même.

 

 

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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