Le PDG misogyne

Michel Holtz

Il a tout pour lui. Sauf la classe. Sauf le discernement. Sauf le respect minimum. Pourtant, Simon Murray vient d'être nommé à la tête du Conseil d'administration de Glencore, le géant suisse spécialisé dans les spéculations sur les matières premières. Un groupe qui pèserait plus de 40 milliards d'euros.

A peine nommé, ce nouveau PDG, a répondu à une interview publiée par le Sunday Telegraph, qui permet de mieux cerner le bonhomme. Et il a un avis sur tout, le tycoon hélvète. Les quotas de femmes dans les conseils d'administration ? Pour lui, c'est non. « Comment imaginer que je ferais appel à des femmes dans mon conseil d'administration, alors que je sais qu'elles tomberont enceintes et qu'elles seront absentes pendant 9 mois ? ».

L'homme a une opinion toute aussi pertinente sur les immigrés. Selon cet ex-légionnaire, « on leur accorde l'asile, puis il apparaît qu'ils avaient menti, alors ils vont en prison et s'ils sont ici depuis plus de 8 ans on ne peut plus rien faire, alors on les garde ».

Evidemment, l'interview de Murray n'est pas passée inaperçue outre-Manche, d'autant que son groupe, qui prépare son entrée en bourse, se coltine une réputation de fraude fiscale, de trafic d'armes et autres billevesées. Son boss, se rendant sans doute compte des énormités qu'il a proféré, s'en est excusé dès le lendemain de la parution de ses propos, en expliquant qu'il est « pour l'égalité à 100% ».

Une contrition qui ne semble pas avoir convaincu grand monde, à commencer par Vince Cable, le ministre de l'économie britannique, qui a jugé les envolées de ce curieux président, « extrêmement primitives ». C'est le moins que l'on puisse en dire.

Michel Holtz © Cadremploi.fr

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