Grâce à la loi Macron, le Uber du bus, Flixbus recrute des cadres

Elodie Buzaud

Grâce à la loi Macron, qui libéralise les lignes de bus de villes à villes, la société Flixbus va créer 1 000 emplois indirects. 900 chez ses partenaires (sociétés de bus) et 100 emplois dans ses locaux. Principalement à Paris et surtout des postes cadres.

« J’ai sans doute été le premier à trouver un emploi grâce à Emmanuel Macron », s’amuse Pierre Gourdain, directeur général de Flixbus France depuis avril 2015. Et il ne sera pas le dernier. Avec l’adoption de la loi Macron le 10 juillet 2015, qui libéralise les lignes de bus en France, la start-up de transport Flixbus, va recruter 100 personnes dans les 10 prochains mois. Pour l’heure, elle fait travailler 15 personnes en France et rouler 650 cars qui transportent 1 million et demi de passagers par mois dans toute l’Europe. D’ici à la fin de l’année, elle compte faire rouler 1 000 autocars.

« On est le Uber des bus »

« Tous les postes à pourvoir sont des CDI, la plupart, basés à Paris, et à 70 %, des postes cadres », précise Pierre Gourdain. Pas besoin de chauffeurs, car la société ne possède pas de bus. « On est le Uber des bus, illustre le directeur général. On crée des lignes de bus, on les remplit, grâce à une plateforme en ligne et bientôt, des magasins (10 à 20 devraient être créés en région en 2015), mais ce sont nos partenaires, les sociétés de bus, qui transportent les passagers. »

Beaucoup de postes au marketing

Flixbus a donc besoin de « personnes pour développer le réseau, aller voir les partenaires et construire les lignes. Cela demande des compétences de logisticiens et de géographes, précise le directeur général. On a aussi besoin de personnes pour entretenir les relations avec nos partenaires. C’est un profil qui ressemble à celui d’un commercial car il faut un très bon relationnel et de la pédagogie. » Les profils écoles de commerce ou d’ingénieurs sont donc appréciés, même jeunes diplômés.

« Il nous faut aussi du monde pour remplir les cars », ajoute Pierre Gourdain. Autrement dit : des pros du marketing et de la communication (avec de l’expérience) pour faire des campagnes de pub, en ligne et hors ligne. Ce service est celui qui représente le plus grand nombre de postes à pourvoir.

« Nous avons également besoin d’embaucher au service qualité pour la gestion du réseau au quotidien. » En ce qui concerne les fonctions support, « peu d’offres sont à pourvoir car nous sommes la filiale d’une société allemande, elles sont donc basées au siège, à Munich. Nous avons cependant un poste pour lequel nous avons beaucoup de difficultés à recruter : celui d’office manager/assistante de direction. »

Une start-up de jeunes

Avec une moyenne d’âge de 28 ans, la start-up cherche avant tout à recruter des jeunes. « Jeunes diplômés ou junior, précise Pierre Gourdain. Nous cherchons aussi quelques stagiaires (5-6), mais nous ne les engageons que lorsque nous sommes sûrs de pouvoir leur proposer un poste à la fin de leur stage. »

 

Un processus de recrutement en 3 semaines

Il faut recruter, et vite. « Notre processus de recrutement dure de 3 jours à 3 semaines, précise Pierre Gourdain. On fait un premier entretien RH sur Skype, puis, un entretien fonctionnel, avec quelqu’un qui occupe le même poste en France ou en Allemagne, et enfin, un dernier entretien avec moi. » Lors de ce rendez-vous, le directeur général aime bien demander aux candidats s’ils connaissent le produit. « C’est essentiel pour moi, je veux que les postulants aient fait leurs devoirs, explique-t-il. Des fois, cela m’arrive de proposer un salaire en-dessous de la moyenne du marché, pour tester la motivation », avoue le recruteur. Il aime aussi poser des questions comme : « Quelle est la qualité que vous aimeriez avoir ? Et le défaut dont vous ne voulez pas vous défaire ? » Des questions inspirées d’une de nos anciennes émissions « On revient vers vous ».

 

Elodie Buzaud
Elodie Buzaud

Le travail et l’écologie sont mes thématiques de prédilection. En tant que journaliste indépendante, je cherche notamment à répondre aux questions que posent ces deux sujets pour mieux comprendre comment le travail, et les travailleurs, peuvent contribuer à la transition écologique.

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