Automobile de luxe : Rolls-Royce (et les autres) recrutent

Michel Holtz

L’automobile embauche. Dans le luxe. Rolls-Royce, Maserati, Jaguar et Land Rover vont bien, merci. Et contrairement aux marques qui équipent tout un chacun, elles développent leurs gammes, ouvrent de nouvelles usines et, pour les faire tourner, embauchent des ouvriers et des cadres. Evidemment le nombre d’emplois est à la mesure des ventes de ces premiums : minimalistes. Mais les marges réalisées sur ce type d’autos permettent à ces entreprises de vivre très confortablement. C’est le cas de Rolls-Royce. La marque anglaise - qui ne l’est plus que de nom et de fabrication, puisqu’elle dépend aujourd’hui de l’Allemand BMW - a vendu… 37 autos de plus en 2012 qu’un an auparavant. Une toute petite hausse qu’il faut mettre en regard du prix unitaire d’une de ces lourdes limousines, dont le tarif (hors options) dépasse 200 000 euros. Confiante, la marque augmente les capacités de son usine anglaise de Goodwood et recrute une centaine de personnes, principalement des techniciens et quelques cadres de production (et non de R&D puisque les nouveaux modèles sont développés du côté de Munich, fief de la maison mère). Chez Rolls, la croissance devrait continuer au rythme de 3 à 5% par an.

Jaguar, Land Rover et Fiat embauchent dans le luxe

Ce succès des autos de luxe profite également aux deux autres marques anglaises que sont Jaguar et Land Rover qui elles aussi sont passées sous le joug de groupes étrangers. C’est l’indien Tata qui s’est offert les joyaux de son ex-colonisateur et cet empire du sous-continent a fait mieux que de sauvegarder les anciennes gloires : il les a fait progresser. Et pas de quelques petits pourcentages comme Rolls, mais de 14% au cours de ce seul premier semestre. Le fruit d’un gros investissement indien, d’une pléthore de nouveaux modèles et de près de 8000 embauches au cours des deux dernières années. Dont 2000 ont été réalisées sur le seul sol anglais, dans les deux unités de production historiques de ces marques.

Ce boom du luxe, les Italiens l’ont également perçu. Tout ce qui roule de l’autre côté des Alpes appartient à Fiat et pendant que les marques généralistes du groupe (Fiat, Alfa Romeo et Lancia) périclitent, Ferrari et ses bolides se portent comme un charme. D’où l’idée de remettre en selle une filiale quelque peu délaissée : Maserati. La PME de Modène, qui fabrique grosso modo 6000 autos par an, s’est vue assigner un gros objectif : vendre 50 000 voitures par an dès 2015. Pour y parvenir, elle doit développer de nouveaux modèles et bénéficiera, dès cette année, d’une nouvelle usine près de Turin. Une unité de production qui doit être capable, et c’est énorme pour une marque de luxe, de fabriquer 135 autos chaque jour. A la clé, plusieurs centaines d’embauches sont prévues pour faire tourner les chaînes en deux équipes. Evidemment, ces grandes manœuvres du premium n’ont qu’un but : en remontrer aux Allemands qui, de Porsche à BMW en passant par Mercedes et Audi, trustent ce secteur.

Quant à la France, elle en est totalement absente, malgré la volonté de Philippe Varin, PDG de PSA, qui souhaite faire de Peugeot sa marque haut de gamme. Pourvu que le constructeur de Sochaux prenne le temps de ses ambitions. Car il faut une bonne vingtaine d’années pour changer l’image d’un constructeur généraliste. C’est, en tout cas, le temps qu’il a fallu à Audi pour devenir le fleuron qu’il est aujourd’hui.

Michel Holtz © Cadremploi.fr

Crédit photo : Jean-Jacques CECCARINI / Le Figaro

Michel Holtz
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