2e trimestre morose pour les cadres

Michel Holtz

C’est le début de la fin d’un paradoxe. Après trois années de bonne santé, avec des hausses plus ou moins constantes, l’emploi des cadres ne semble plus à l'abri de la crise, rejoignant ainsi le reste de la population active. Tel est l'enseignement du baromètre trimestriel de l'Agence pour l'emploi des cadres (Apec) : 50% des entreprises – l'agence en a interrogé 750 - envisagent d’embaucher au deuxième trimestre 2012. Soit trois points de moins que l’an passé à la même période. Evidemment, c’est une toute petite érosion. Mais elle était déjà perceptible au premier trimestre, au cours duquel 54% des interrogées souhaitaient recruter, au lieu des 56% répertoriées début 2011.

De plus, cette érosion concerne des intentions vagues, des embauches éventuelles. Et les affaires se gâtent lorsque les sondeurs sondent le concret. En ce qui concerne les recrutements certains, ceux qui sont dans les tuyaux, la baisse s'avère plus importante. Elle atteint 10%, puisque, toujours pour ce deuxième trimestre, 65% des entreprises affirment être en mesure d’embaucher. Elles étaient 75% l’an dernier.

Les secteurs qui continuent de recruter les cadres

Cela dit, évidemment, tous les secteurs ne sont pas égaux devant cette baisse. Dans la banque et les assurances, tout va pour le mieux. 86% des enseignes de cette branche ont recruté depuis le début de l’année. Mieux, l’informatique affiche un score de 91%. Une entreprise qui ne recruterait pas dans se secteur verrait d'ailleurs se propager des rumeurs sur son éventuelle mauvaise santé.

Il y a aussi les perdants qui font baisser la moyenne. Comme les transports, le commerce et l’industrie, en chute de 4 points pour les deux premiers et de 6 points pour le dernier. Les services aux entreprises, dépendants de la bonne santé de leurs clients, sont eux en baisse de 7 points.

Malgré tout, l’Apec veut croire au dynamisme conservé de l’emploi cadre. En s’appuyant notamment sur un chiffre : les 43% d’entreprises qui recrutent souhaitent notamment embaucher des jeunes diplômés. Pour l’agence, c’est un signe : celui « d’une stabilité qui constitue en soi un indicateur de confiance en l'avenir ». On peut aussi le traduire par un autre signe : celui d’une main d’œuvre meilleure marché que celle que constituent les cadres expérimentés.

Reste à savoir de quel attentisme ce ralentissement est le signe. Est-il lié à la parenthèse électorale ou à la conjoncture internationale ? La réponse devrait être livrée avec le baromètre Apec du troisième trimestre. A un moment où l’élection française sera passée, mais où la question de la crise ne sera certes pas réglée.

Michel Holtz © Cadremploi.fr

Michel Holtz
Michel Holtz

Vous aimerez aussi :