L'intérim, la carte anti-chômage des jeunes

Nathalie Alonso

La folle ascension de la courbe du chômage touche les jeunes de plein fouet : 25,7 % des actifs de 15 à 24 ans sont désormais sans-emploi. Face à cette situation alarmante, la plupart des jeunes se disent prêts à jouer la carte de l'intérim pour ne pas sombrer dans le pessimisme. Les résultats d'une enquête PRISME-OpinionWay, qui a sondé le moral de la jeune génération face au marché de l'emploi, sont sans appel : seuls 18% des moins de 26 ans se disent optimistes sur la situation de l'emploi en France selon ce baromètre publié lundi.

Dans ce contexte, l'intérim apparaît d'abord comme "un moyen d'acquérir une expérience professionnelle" pour 87% d'entre eux, selon le Prisme, commanditaire de l'étude, qui revendique plus de 600 entreprises du secteur de l'intérim et 90% du chiffre d’affaires du secteur. L’intérim est perçu par tous de façon très positive : 81 % des jeunes y voient un moyen de développer leur employabilité, 77 % d’apprendre différents métiers, 74 % de financer leurs études, 73 % l’occasion de se former, et 51 % de trouver un CDI. "L’intérim, pour les jeunes qui en ont fait l’expérience, répond à des attentes diverses, mais toujours pragmatiques et ancrées dans une logique d’insertion sur le marché du travail", indique le communiqué du Prisme. Ainsi, 54 % des jeunes qui ont poussé la porte d'une agence d'intérim estiment que les missions permettent d’accéder à un emploi rapidement. C’est ensuite "une solution de transition" et un moyen de rester dans le circuit pour 39 % des jeunes. Enfin, plus d’un jeune sur trois y a trouvé "l’opportunité d’acquérir une première expérience professionnelle", à la sortie des études.

Reste que l'intérim, indicateur avancé du marché de l'emploi, voit lui aussi ses recrutements fondre : les effectifs dans l'intérim ont baissé de 0,3 % en janvier par rapport à décembre et sont en chute de 10,3 % sur un an, selon des chiffres de Pôle emploi publiés mardi dernier.

Interrogés par ailleurs sur leur situation personnelle, les étudiants ont une vision moins noire de l'avenir que les jeunes en emploi ou en recherche d'emploi: 73 % considèrent avec optimisme la situation dans le secteur ou le métier auquel ils se destinent, alors qu'ils ne sont que 50 % chez les jeunes actifs. Questionnés enfin sur leur capacité à trouver ou retrouver un emploi, les jeunes là encore font preuve d'une réserve plus ou moins grande selon qu'ils sont en emploi ou non : ceux qui ne sont pas en poste sont 37 % à être confiants contre 44 % chez les jeunes actifs.

Méthodologie : l'enquête « Les jeunes et l’emploi » a été réalisée en décembre 2012 auprès d'un millier de jeunes âgés de moins de 26 ans afin de décrypter leur opinion sur l’emploi, l’accès au marché du travail et l’intérim.

Nathalie Alonso © Cadremploi.fr

Nathalie Alonso
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