la rupture conventionnelle : l'autre nom de la préretraite

Michel Holtz

Christian Charpy a flairé le mauvais coup. Il y a quelques jours, le directeur général de Pôle emploi a lâché devant un parterre de journalistes qu'un demandeur d'emploi sur cinq entrant à Pôle emploi suite à une rupture conventionnelle a plus de 50 ans. Ces séparations à l'amiable (on se tape dans la main entre employeurs et salariés, on signe un contrat et on reste bons amis) permettent aux salariés en question de toucher des indemnités Assedic, et évite aux employeurs de licencier pour des motifs fallacieux.

Mise en place en août 2008, cette mesure rencontre un gros succès, puisque 455 000 ruptures ont ainsi été enregistrées. Sauf qu'elles toucheraient plutôt les seniors que l'entreprise ne veut plus garder jusqu'à l'âge de la retraite. C'est simple : dans les grandes entreprises, 17,4% des séparations à l'amiable concerneraient des salariés âgés de 58 ans et plus. Soit la plus forte population recensée, tous âges confondus. Et le pourquoi du comment est évident.

Il est devenu super difficile de mettre en place des plans de préretraites. Et comme les seniors bénéficient de 36 mois d'indemnités de chômage, ils vont tranquillement jusqu'à leur date de retraite s'ils sont âgés de plus de 58 ans s'ils signent un contrat de rupture à l'amiable. Tout le monde est content : l'entreprise et le salarié. Tout le monde, sauf Christian Charpy qui n'a pas envie de transformer son organisme en caisse de préretraite. Il n'a pas plus envie de voir ses chiffres gonflés par des chercheurs d'emploi qui n'en cherchent pas.

Évidemment, il ne dispose pas d'éléments suffisants pour tirer de telles conclusions pour le moment. Mais il a commandé une étude pour vérifier ses soupçons.

Michel Holtz © Cadremploi.fr

 

 

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