Vous n'avez jamais entendu parler du bore-out ? C'est normal. Pour l’heure, seules quelques recherches en psychosociologie se consacrent à ce nouveau syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui. Les professionnels de la santé au travail, comme les pouvoirs publics ne se sont pas encore emparés du sujet. Même l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), dont la mission est d’anticiper les risques psychosociaux au travail, n’a pas souhaité répondre à nos questions, faute de données. Pourtant, plus de 30 % des salariés seraient concernés par ce nouveau mal des travailleurs, dans les pays occidentaux, selon l’étude de Bourion Christian et Trebucq Stéphane, "Le bore-out-syndrom", publiée dans la Revue internationale de psychosociologie (numéro 41, en 2011 (Vol. XVII), p. 319-346).
Une préoccupation qui monte en France
En France, certains professionnels des risques psychosociaux commencent à s’en préoccuper. Parmi eux : Valérie Cappronnier. Pour cette chargée de mission hygiène, sécurité et sûreté dans une entreprise qui prépare, en parallèle, un diplôme universitaire (l’équivalent d’un Bac+4), sur la prévention des risques psycho-sociaux au travail, « le bore-out représente un véritable facteur de risque qui ne doit pas être pris à la légère : il provoque une fatigue psychologique et peut mener à la dépression, voire au suicide. »
Même son de cloche du côté de Jean-Claude Delgènes, fondateur du cabinet Technologia. « C’est une situation de travail subie dans laquelle l’employé est sous-tension. Son travail n’a plus de sens pour lui », explique-t-il. Le bore-out survient lorsque que les aspirations du salarié diffèrent trop de son activité réelle. Ce n’est donc pas une question de métier mais d’individu, et il peut toucher toutes les catégories socio-professionnelles. « Tout dépend de la manière dont la personne conçoit son travail », résume Valérie Cappronnier. C’est pourquoi pour elle, comme pour Jean-Claude Delgènes, c’est l’organisation du travail qui est à remettre en cause et ce syndrome nécessite d’être mieux connu et étudié sous ce prisme.
Pour savoir si vous êtes concerné par le bore-out, découvrez 4 situations qui peuvent y mener.
