Même les meilleurs économistes n'avaient pas prévu un cadeau pareil. En janvier, le chômage est tombé à son plus bas niveau depuis mars 1992. Le nombre de demandeurs d'emploi a baissé de 13 000 et le taux de chômage moyen, pour tout le pays est de 7,4%, alors que les chevronnés enquêteurs de l'agence Reuters prévoyaient une baisse de 10 000 chômeurs seulement.
Bon, assez plaisanté : ces chiffres affriolants sont ceux de nos voisins allemands. Chez nous, le thermomètre affiche toujours 9,7% de demandeurs d'emploi (en décembre, puisqu'on attend toujours les chiffres de janvier). Pourquoi un tel décalage ? On a les explications, et elles sont toutes simples.
Pour faire baisser le nombre de chômeurs, plutôt que de les augmenter à coups de 30 000 nouvelles inscriptions mensuelles, il faudrait une armée française qui ne coûte pas un bras, puisqu'on n'aurait pas l'arme atomique. Dans la foulée, et pour économiser des sous, on supprimerait le Smic. Pour en gagner, on vendrait très cher des voitures dont le prix de revient n'excéderait que de peu celui d'une guimbarde hexagonale, mais qui se vendraient très bien grâce à l'image de fiabilité des Mercedesaudibéhèmes. Fiscalement, pour éviter la gruge, on prélèverait tout le monde à la source. Et enfin, politiquement, on ferait la fine mouche dès qu'un voisin européen en difficulté nous demanderait de mettre la main à la poche.
En fait, les recettes anti-crise sont super simples à appliquer. Trop simple peut-être. Doit y avoir un truc qui nous échappe.
Michel Holtz © Cadremploi.fr
