Le chômage ? Les « data miners » ou « fouilleurs de données » ne connaissent pas : les e-commerçants s'arrachent ces as des maths, qui font parler vos données pour deviner votre marque de baskets préférée et doper les ventes.
Avec l'essor du commerce en ligne, le métier de « data miner », ou « fouilleur de données » est devenu en vogue. La preuve, les sites « qui déploient les meilleures pratiques en matière de connaissance du client affichent des taux de croissance annuels moyens significativement supérieurs », note Eric Hazan, directeur associé de McKinsey.
Du coup, les entreprises en recrutent. Parmi elles : CDiscount et PriceMinister cherchent des statisticiens. Mais ce n’est pas facile. « Tout le monde s'arrache les meilleurs », témoigne Romain Niccoli, cofondateur et patron de la R&D chez Criteo. Ce spécialiste français de la pub en ligne cherche à pourvoir 100 postes dans la recherche et développement. Stéphane Treppoz, le patron de Sarenza emploie déjà lui 5 data miners sur 40 informaticiens. Pour lui, « il y a clairement un déficit d'offres ».
Des ingénieurs surdiplômés
Trouver la perle rare, n’est pas forcément évident. « Il faut vraiment aimer les chiffres et les maths », estime Pierre Kosciusko-Morizet, le président et fondateur de PriceMinister. Mais il faut aussi et surtout être surdiplômé : master, école d’ingénieur ou doctorat sont monnaie courante.
Le profil idéal, c'est « un ingénieur intéressé par le business. C'est exceptionnel », ajoute-t-il. Exceptionnel et rare, car les « ingénieurs ou docteurs ne viennent pas naturellement à ce métier. Ça nous a pris un certain temps pour leur expliquer » l'intérêt de ce travail, explique Romain Niccoli, lui-même diplômé des Mines. « Il y a encore quelques années quand on démarchait les candidats c'était même difficile d'obtenir un rendez-vous », ajoute-t-il.
Aujourd’hui, c’est toujours « compliqué pour une entreprise mainstream d'attirer ces gens car ils aiment une ambiance de laboratoire de recherche, avec des collègues très brillants », ajoute M. Bessis, chercheur et fondateur de TinyClues, start-up spécialisée dans le data mining au service du e-commerce. Du coup, plutôt que l'e-commerce, certains vont vers l'assurance ou la finance. D’autres, s’orientent vers la santé publique, aussi consommatrice de données, explique Stéphane Tufféry, professeur à l'ENSAI et à Rennes-I, dont « 100% des élèves trouvent un travail rapidement ».
Un salaire annuel jusqu'à 500.000 euros
Dans le data mining, les salaires peuvent s’élever « très facilement » de 40.000 à 100.000 euros bruts annuels, selon les patrons de Sarenza et de Criteo. Ils culminent à 250.000 voire 500.000 euros pour un data scientist, un expert recruté par l'une des dix entreprises les plus en pointe dans le monde, selon M. Bessis.
Elodie Buzaud @ Cadremploi.fr avec AFP

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