Les entreprises manquent toujours de certains profils de cadres

Michel Holtz

Si la météo est (enfin) au beau fixe, le ciel de l’emploi se couvre. Selon les prévisionnistes de l’Apec, le troisième trimestre entamé ce mois de juillet présente des signes négatifs, comme si l’anticyclone du plein emploi des cadres désertait nos contrées. Evidemment, c’est l’été et évidemment, c’est une période où les recrutements faiblissent. « Mais la baisse de 6 points que nous constatons cette année est établie par rapport à la même période de l’an passé », rappelle Pierre Lamblin, directeur du département études et recherches de l’agence.

Ainsi, parmi les 750 entreprises interrogées, seules 46% prévoient de recruter. Avec une extrême prudence. Plus le temps de former les nouvelles recrues : elles doivent être opérationnelles tout de suite. Si 39% des recruteurs continuent de faire confiance aux jeunes diplômés, ce taux est en baisse de 4 points par rapport à l’an passé. Les autres misent sur l’expérience, même courte.

En outre, les prévisions d'embauches restent en partie incertaines : 70% des entreprises qui ont déclaré souhaiter embaucher sur cette période sont certaines de le faire, contre 75% il y a un an.

Dans ce début d’érosion « qui n’est effectivement qu’un début, puisqu’il devrait se prolonger jusqu’en 2016, affirme Pierre Lamblin, il y a évidemment des secteurs qui s’en tirent mieux que d’autres. Parmi eux, l’ingénierie et la R&D (exception faite de l’automobile) mais aussi, en terme de volume affiché, l’informatique. En revanche, le marché du recrutement des cadres de la banque – assurance est en berne, comme cela est le cas dans les secteurs de la construction et du service aux entreprises. « C’est un signe, là encore, de la prudence des clients », analyse l'ApecLorsque les temps sont difficiles, les services externalisés sont les premiers à se voir réduire les budgets.

Pour autant, et c’est un paradoxe, les pénuries de certains profils de candidats et les tensions sur le marché de l’emploi des cadres semblent toujours d’actualité. Pour le patron des études de l’Apec, cette contradiction est liée à deux phénomènes qui s’entrechoquent. « D’une part, les cadres voient la situation économique se dégrader autour d’eux et ont du mal à quitter leur entreprise. Et de l’autre, les entreprises restent ultra – exigeantes dans leurs recrutements ». Double blocage pour une tension paradoxale.

Michel Holtz © Cadremploi.fr

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