Le salaire des jeunes diplômés a chuté de 10 % en un an

Marion Senant

Les études supérieures protègent-elles toujours contre le chômage ? L’enquête sur l’insertion des jeunes diplômés de l’Apec révèle que la précarité gagne même les diplômés de niveau bac+5 et plus.

Un an après la fin de leurs études, les jeunes diplômés de niveau bac+5 et plus ne sont que 62 % à être en poste, selon l’Apec. Un chiffre en très léger recul (-1 point) par rapport aux diplômés de 2013. C’est surtout du côté des conditions d’emploi que la dégradation est la plus visible : recul des CDI au profit des CDD, premier salaire en forte baisse et diminution du statut de cadre.

Les entreprises privilégient toujours les profils plus expérimentés. Pour preuve, en 2014, le recrutement des cadres a progressé de 4 % quand celui des débutants a reculé de 5 % à 35 200. Pour 2015, les perspectives d’embauches situent entre 33 500 et 39 000 postes pour les jeunes diplômés.

Moins de CDI

Au niveau bac+5 et plus, un jeune diplômé de 2014 sur deux a décroché un CDI, mais cette proportion diminue de 9 points par rapport à l’année précédente. Un recul qui se traduit directement par une augmentation de 9 points des CDD à (43 %).

Forte baisse des salaires d’embauche

Le recours accru aux contrats précaires a pour conséquence immédiate une baisse des salaires d’embauche. En 2015, le salaire moyen des jeunes diplômés de 2014 (niveau bac+5 et plus) se situe à 26 500€ bruts par an et le médian à 25 700€. Pour la promotion précédente, ils s’établissaient respectivement à 29 400€ et 28 700€, soit des diminutions d’environ 11 % sur un an !

Moindre accès au statut cadre

Les débutants arrivés sur le marché du travail en 2014 ne sont que 57 % à être embauchés en tant que cadres, en baisse de 5 points par rapport à ceux entrés sur le marché du travail en 2013. Là encore, cette situation s’explique par le recul des CDI : les deux tiers des jeunes embauchés avec des contrats à durée indéterminée le sont au statut cadre, contre moins de la moitié pour ceux qui ont obtenu un poste en CDD.

Les ingénieurs et diplômés d’écoles de commerce mieux lotis

Les jeunes ingénieurs (diplômés d’écoles ou de l’université) et les diplômés d’écoles de commerce restent privilégiés sur le marché du travail. Un an après la fin de leurs études, ils sont 71 % à être en poste (+2 points sur un an), contre 59 % pour les anciens étudiants de masters universitaires et 57 % pour les doctorants.

Sans surprise, ce sont les disciplines les plus "professionnalisantes" ou à forte dimension pratiques qui enregistre les meilleures taux d’insertion sur le marché du travail : ressources humaines et administration (70 %), santé-social (69 %), informatique (68 %) et commercial-marketing (67 %). À l’opposée, les diplômés en communication et information et en sciences fondamentales ne sont respectivement que 58 % et 51 % à avoir un travail un an après la fin de leurs études, car ils sont plus concernés par les postes en CDD.

Côté secteurs, les services embauchent la majorité des jeunes diplômés (65 %), en particulier la banque/assurance et la santé. L’industrie, elle, emploie 21 % de ces nouveaux arrivants, notamment dans les secteurs automobiles et aéronautiques.

 

Marion Senant
Marion Senant

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