Le salaire des patrons en hausse malgré la crise

Elodie Buzaud

Ce qu’un cadre gagne en six mois de temps, un dirigeant d’une société cotée en bourse (hors CAC 40, banques et assurances, en 2012) le touche en… un mois. Bien sûr, il s’agit d’une médiane*, établie par l’étude annuelle sur la rémunération des dirigeants publiée l’association technique de cabinets d’audit et d’experts comptables, ATH. Selon cette dernière, malgré la crise, le salaire médian des patrons ne cesse de gonfler et atteint ainsi 21 250 euros, soit 351 000 par an. C’est 17 % de plus qu’au début de la crise, en 2008, où le pactole se limitait à 300 000 euros annuels.

Ainsi, en salaire médian, les 388 dirigeants des 154 sociétés cotées interrogés ont empoché chacunplus de 530 000 euros (dans les sociétés cotées à plus d’un milliard d’euros, dont font partie Areva, Havas ou TF1) et aux alentours de 200 000 euros (dans les sociétés à la capitalisation boursière de moins de 150 millions d’euros qui comprend par exemple Mr Bricolage).

Cette somme inclue le salaire fixe, les variables, les exceptionnelles, les avantages en nature et les jetons de présence mais pas les actions. Or, selon l’étude, un tiers des patrons continu d’en bénéficier, à hauteur de 800 000 euros pour les sociétés à capitalisation boursière de plus d’un milliard d’euros et de moins de 200 000 euros pour les autres. Quant aux parachutes dorés, 28 % des dirigeants, surtout des plus riches sociétés, continuent de s’envoler avec.

L’étude ne portant pas sur les entreprises du CAC 40, ATH établit cependant la comparaison : les patrons de ces entreprises gagnent encore plus, comme le confirme une étude publiée en mai dernier par les Echos. Ces derniers étaient déjà payés deux fois plus que leurs confrères des sociétés cotées mais hors CAC 40, en 2008. C’est désormais trois fois plus, avec leurs 2,32 millions d’euros.

Les dirigeants des sociétés étudiées par ATH sont également moins chers que les PDG des groupes publics, dont les enveloppes peuvent contenir jusqu’à 450 000 euros. Soit 37 500 euros bruts par mois en moyenne. Ce que touche un cadre en presque un an de travail… De quoi faire grossir les rangs des cols blancs favorables au rabotage des trop grands salaires. Il y a tout juste un an, c’était le cas de 80 % des cadres.

Elodie Buzaud @ Cadremploi.fr

Elodie Buzaud
Elodie Buzaud

Le travail et l’écologie sont mes thématiques de prédilection. En tant que journaliste indépendante, je cherche notamment à répondre aux questions que posent ces deux sujets pour mieux comprendre comment le travail, et les travailleurs, peuvent contribuer à la transition écologique.

Vous aimerez aussi :