En période de disette, on débusque les niches d’emploi là ou elles se cachent. Et depuis cet été, le gouvernement semble en avoir découvert une plus qu’intéressante : le secteur de l’économie sociale et solidaire. Les associations, les mutuelles et les coopératives (puisque c’est d’elles dont il s’agit) sont en pleine forme et devraient recruter 600000 personnes d’ici sept ans. Mais quid des cadres dans cette branche particulière qui va bénéficier de 500 millions de crédits divers de la part de l’État ? L’Apec s’est posé la question et l’a posé au Conseil national des Chambres régionales de l’économie sociale et solidaire. Et en croisant ses chiffres avec ceux du CNRESS, l’Agence pour l’emploi des cadres s’est aperçue que ce marché avait quelques particularités par rapport au secteur privé. En premier lieu, rapporte sa dernière étude, il apparaît que les offres associatives sont beaucoup plus visibles que celles du privé, puisque 80% d’entre elles sont publiées. La cooptation et le réseautage y sont donc, en principe, beaucoup moins en vogue.
L’étude s’en prend également à quelques idées reçues comme celle qui voudrait que ce secteur emploie moins de cols blancs que le privé. Or, il s’avère que le taux d’encadrement est similaire et s’établit à 15%. Même si l’on constate de grosses disparités entre les associations d’une part, qui ne disposent que de 14% de cadres, et les mutuelles, qui grimpent à 21%.
Commerciaux et pro du marketing appréciés
On l’a dit, l’économie sociale recrute. L’Apec a d’ailleurs recensé 12600 offres dans ses fichiers en 2012. Cette statistique a permis à l’Agence de définir quels étaient les professionnels les plus recherchés dans ce secteur particulier. Et là encore, c’est une surprise, puisque les spécialistes du marketing et du commerce représentent à eux seuls près de la moitié des postes proposés avec 48% et 30% de demandes respectives, contre 23% pour l’ensemble des offres.
Les ressources humaines semblent elles aussi très prisées dans le social puisque 14% des offres des associations concernent cette fonction et 10% pour les fondations. Un taux bien supérieur à celui du privé ou seulement 3% des postes à pourvoir sont destinés aux spécialistes des RH. Autre surprise, la localisation des emplois semble légèrement moins parisianiste que dans le secteur privé. 60% des offres se situent en région, contre 58% pour le privé. Enfin, pour tous ceux qui considèrent que les jobs de la branche solidaire sont moins rémunérateurs que ceux des autres domaines, l’Apec a fait ses comptes. Et la différence des salaires n’est pas énorme. Le salaire médian des cadres de l’économie solidaire est de 35000 euros annuels et il est de 37500 euros dans le privé.
Pour postuler : "C'est décidé, je trouve un job solidaire"
Michel Holtz © Cadremploi.fr
