Le tour de France du télétravail débute le 30 octobre à Paris

Michel Holtz

Ceci n’est pas une course de vélo, mais une course à la reconnaissance. Le « Tour de France du télétravail et du tiers lieu », qui démarre le 30 octobre pour s’achever le 18 décembre, veut enfoncer le clou de cette tendance de fond, qui renvoie chez eux de plus en plus de salariés, leur permettant de travailler à domicile. Mais si cette pratique n’est plus totalement marginale, elle ne concernait l’an passé que 12,4% des salariés français, selon une étude réalisée par le cabinet Greenworking pour le compte d’Eric Besson, ministre de l’industrie de l’époque.

« Cette étude ne comptabilisait que le télétravail contractuel, précise Nathanaël Mathieu, fondateur de LBMG Worklabs, un cabinet spécialisé dans le coworking (les espaces de travail partagés). Mais si l’on prend en compte les pratiques plus informelles, on arrive à 17% de gens qui travaillent chez eux au moins un jour par semaine, selon une enquête que nous avons mené. Et même à 25% en région parisienne. » LBMG Worklabs est l’un des trois coorganisateurs de ce tour de France, avec deux autres structures du même secteur : Neo-nomade et OpenScop. Ces dernières ont évidemment intérêt à propager la bonne parole du télétravail, pour que leur portefeuille de clients s’étoffe, puisqu’elles conseillent les entreprises qui souhaitent mettre en place ces nouvelles pratiques.

Alors les trois pionniers, épaulés par le site web participatif zevillage, ont décidé de partir sur les routes pendant un mois et demi et de s’arrêter dans 11 villes de France pour prêcher la bonne parole et convaincre salariés et entreprises. Les premiers sont évidemment plus facilement convaincus que les seconds. L’an passé, 44% des cadres se disaient d’ailleurs prêts à franchir le pas. Moins persuadés du bien-fondé du télétravail, les entreprises sont plus difficiles à convertir. L’un des moyens pour cela, selon Nathanaël Mathieu, « c’est justement ce que l’on appelle les tiers lieux. Des espaces ou les télétravailleurs se retrouvent ensemble à certains moments ou tout au long de la journée, pour travailler, donner leurs rendez-vous ou organiser des réunions. » Un moyen de rompre la solitude dans des lieux qui ne sont ni dans l’entreprise, ni chez le salarié. « Car certains salariés effusent le télétravail. Par manque de place, ou parce qu’ils ne veulent pas mélanger le perso et le boulot », reconnaît ce dernier.

Autant de points qui seront évoqués lors de ce tour de France du télétravail. A chaque étape, des colloques et des témoignages seront proposés aux participants. 4000 entreprises ont été contactées pour y assister. Et, dans chaque ville, des « tiers lieux » éphémères accueilleront les télétravailleurs et les curieux, invités à s’inscrire en ligne sur le site de l’évènement. L’étape parisienne, première du tour, se déroulera mardi 30 octobre.

Michel Holtz @ Cadremploi.fr

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