Les 5 métiers détestés en temps de crise

Emilie Vidaud

Traders déconsidérés, big boss vilipendés… La crise a mis un sacré coup à l'image de certains statuts ou professions. En voici 5 que la webosphère n’a pas épargnés et au sujet desquels nous recevons régulièrement des commentaires… salés. Chronique de désaffections annoncées.

1 – Les traders

Vous êtes trader ? Il y a 5 ans, même votre belle-mère vous regardait avec respect (CQFD, « Tu es l’avenir de la famille, mon fils !»). Aujourd’hui, quand elle vous voit, elle cache son sac. Il y a 5 ans, vous brilliez dans les dîners, aux plus belles tables. Aujourd’hui, vos hôtes ne savent plus trop comment vous présenter : en vérité, vous êtes le bouc émissaire de la crise financière. La filmographie qui vous a fait mal : « Wall street, l’argent ne dort jamais » (Olivier Stone, 2010) ; « Goldman Sachs, la banque qui dirige le monde » (Jérôme Fritel & Marc Roche, 2012), « Noire Finance » (Fabrizio Calvi & Jean-Michel Meurice, 2012).

2 – Les big boss

Ces derniers temps, l’aura des grands patrons a fondu comme neige au soleil. Leur hantise : les médias. Le patron de Renault Carlos Ghosn annonce, le 13 février, qu’il subordonne 30% de sa rémunération au succès de l’accord social du groupe ? Les journaux rappellent qu’il empochera malgré tout la coquette somme de 2,2 millions d'euros, dont 1 million de rémunération variable. Multiplication des plans sociaux, scandales sur les niveaux de rémunération… Les lettres du PDG de Titan à Arnaud Montebourg, présentant les travailleurs français comme des tire-au-flanc, ont définitivement fait entrer le statut de patron dans le palmarès des jobs éreintés par la crise. Las.

3 – Les acteurs

Les acteurs non plus ne sont pas en ce moment en odeur de sainteté. Le départ de Gérard Depardieu vers des cieux russes plus cléments pour son patrimoine a braqué les projecteurs de la critique sur toute une profession. Mais cette fois la charge est venue de l’intérieur, avec la publication d’une chronique incendiaire du distributeur et producteur Vincent Maraval, qui s’étranglait dans Le Monde , fin décembre « Les acteurs français sont trop payés! ». Certains, peut-être ? Qu’importe, l’entité « acteur français » en a pris pour son grade.

4 – Les (D)RH

N’oublions pas les RH et DRH. En cause, notamment, certaines méthodes de recrutement jugées douteuses qui font débat. On se souvient du scandale qui avait suivi la diffusion du documentaire La gueule de l’emploi, il y a un peu plus d’un an : des recruteurs aux méthodes plus que musclées y mettaient à l’épreuve des candidats prêts à beaucoup pour décrocher le job (de commercial, en l’occurrence). On a noté, plus récemment, la sortie de l'ouvrage "DRH : le livre noir" de Jean-François Amadieu ou les incartades textuelles de la désopilante « Sarah Fistole ». Cette dernière publie sur son blog les candidatures salées qu’elle envoie en réponse aux offres d’emploi qui l’agacent. « Mannequin administrative ? Je suis très à l’aise dans la fonction de sapin » : le titre de son dernier post donne le ton.

5 – Les agents de Pôle emploi

Mais les grands perdants sont sans aucun doute les agents de Pôle emploi. Postés en première ligne et victimes des incohérences d’un système qui les dépasse, ils sont devenus le bouc émissaire de toute une génération de chômeurs. En janvier dernier, l'immolation d’un allocataire devant un Pôle emploi à Nantes puis la tentative d'un second à Saint-Ouen ont une fois de plus stigmatisé une profession qui fait face à d’importantes difficultés.

E. Vidaud et M. Relinger @ Cadremploi.fr

Emilie Vidaud
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