Contre toute attente, on ne gagne pas mieux dans le privé que dans le public. C'est l'Insee qui le dit dans sa dernière étude « Portrait social de la France », publiée en fin de semaine dernière.
Alors que le revenu salarial moyen annuel (salaires perçus nets de cotisations sociales) était de 19.284 € en France en 2009, les salariés du secteur privé et semi-public ont touché en moyenne 18 758 €, contre 21 236 € dans la fonction publique.
En équivalent temps plein, le salaire annuel net moyen des cadres était de 46 210 € dans le privé contre 31 440 € dans la fonction publique d'Etat, 37 810 € dans la territoriale et 54 890 € dans le secteur hospitalier public. Des disparités importantes entre cadres fonctionnaires, donc, mais globalement les agents du public n'ont plus à jalouser leurs collègues du privé : « En 2009, il n'existe plus de différence de salaire horaire entre public et privé », affirme l'Insee.
Alors d'où vient cet écart de revenu salarial entre public et privé ? Il « s'explique par une durée d'emploi sur l'année supérieure de 13 % dans la fonction publique du fait de la plus grande stabilité des emplois », nous rappelle l'Insee. C'est bien connu, les salariés du privé subissent davantage de périodes de ruptures d'emploi - chômage et contrats précaires - que leurs homologues du public.
Mais le porte-monnaie des salariés du public pèse plus lourd, c'est aussi parce que le secteur concentre un nombre important de profils qualifiés avec par exemple 64 % de cadres dans la fonction publique d'Etat.
Reste que pour ceux qui favorisent les augmentations rapides, c'est le privé qui reste gagnant. Le revenu salarial a augmenté de 0,9 % par an en moyenne contre + 0,4 % dans le public, en raison notamment d'une croissance de l'emploi quasi-nulle dans la fonction publique d'État (FPE). Qui rappelons-le est sur la sellette à l'heure de la réduction des déficits publics.
Nathalie Alonso © Cadremploi.fr
