Les cadres français s'expatrient... d'abord en Suisse

Nathalie Alonso

Fini le temps où les cadres français ne juraient que par une carrière à La Défense. La dernière étude du site d'emploi pour cadres et dirigeants Experteer vient confirmer une tendance forte : les Français ont davantage la bougeotte que leurs voisins européens. Selon l'enquête, réalisée auprès de plus de 70 000 personnes, 38% des cadres partis à l'étranger pour un nouveau challenge ont rejoint un pays non européen, contre 32% des profils espagnols, 29% des cadres allemands, 28% des confrères italiens et 20% des collègues britanniques. Il faut dire qu'en dix ans, le niveau d'anglais de nos Frenchies s'est considérablement amélioré.

« La France est le pays qui a envoyé le plus de futurs cadres en Erasmus depuis 2000. Pour cette génération, le terrain de jeu est devenu mondial : beaucoup de nos diplômés qui ont goûté à l'international ne reviennent pas en France », constate Manuelle Malot, responsable Carrières et prospective à l'Edhec.

C'est la Suisse toute proche et rassurante qui attire en premier les hauts potentiels pour un nouveau poste (18%), devant l'Allemagne (12%), la Grande-Bretagne (8%), les USA (5%) ou la Chine (2%). « Depuis 3-4 ans nous observons un mouvement de nos diplômés vers la Suisse, un pays très attractif pour sa place financière et son implantation de multinationales », confirme Manuelle Malot.

Les cadres succomberaient-ils aux sirènes du franc helvétique ? Pas nécessairement. « Ils choisissent la Suisse pour la qualité de vie. Les cadres se disent que c'est plus simple pour bouger avec des enfants et ils ont l'impression que le conjoint pourra plus facilement travailler en Suisse qu'à Londres », analyse cette experte des recrutements internationaux.

Les entreprises peuvent en tout cas être rassurées : 90% des cadres et dirigeants qui changent de poste restent en France.

Nathalie Alonso © Cadremploi.fr

Nathalie Alonso
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