La série noire des mauvais chiffres sur l’emploi continue. Traditionnellement considéré comme un indicateur avancé du marché du travail, l’emploi intérimaire accuse le coup, dans le sillage de l’aggravation du chômage : les effectifs à fin juin reculent de 9% sur un an (-1,4% sur un mois) pour s’établir à 605 200 salariés, selon Pôle emploi.
Le nombre d'intérimaires, en baisse depuis juillet 2011, avait brièvement renoué avec une tendance positive en février (+1%) et mars (+1,2%) avant de chuter de nouveau en avril (-2,1%) et en mai (-1,4%), conséquence de la baisse de la production industrielle.
En 2011, la hausse annuelle, tous secteurs confondus, avait été de 7,9%, selon le Prisme, fédération qui dit représenter plus de 600 professionnels de l'intérim.
Malgré ce tableau très sombre, les cadres et les professions intermédiaires, qui composent seulement 9,5% de l’effectif intérimaire, résistent mieux à la dégradation du marché de l’intérim. Leurs effectifs ont certes baissé sur un an (-6,5%) mais moins que chez les ouvriers qualifiés (-7,3%), les employés (-8,5%) et les ouvriers non qualifiés (-11,6%), les travailleurs qui paient le plus lourd tribut à la chute de l'emploi temporaire.
Si les cadres sont moins durement touchés, c’est que leur secteur de prédilection – le tertiaire – est le seul qui a connu en juin une hausse - modeste - de son bataillon d’intérimaires (+0,4%) tandis que l’industrie et la construction, à la peine, accusent une lourde baisse (respectivement -2,7% et -1,9%).
De quoi redonner le moral aux cadres intérimaires ? Il y a une dizaine de jours, François Roux, délégué général du Prisme, interrogé par Cadremploi, affichait son optimisme pour l'avenir des cols blancs : « On n’est pas pessimiste. On a encore besoin de cadres ». C’est notamment le cas dans « les services, les transports et la logistique et surtout dans deux régions : Midi-Pyrénées, pour l’aéronautique, et l’Ile-de-France », précisait-il.
Sur un an, toutes les régions ont été frappées par le repli de l’emploi intérimaire, Languedoc-Roussillon et Franche-Comté figurant au premier rang, avec des chutes des effectifs de 20,3% et 20% tandis que l’Aquitaine (-3,4%), fief de l'aéronautique, en croissance, se classe parmi les régions qui s’en sortent un peu mieux.
Nathalie Alonso © Cadremploi.fr
