Les cadres se disent plus heureux dans le public que dans le privé

Mathilde Hodouin

Salaire, sentiment d’utilité sociale, sécurité de l’emploi… Les critères de satisfaction ne sont pas les mêmes, mais les cadres de la fonction publique se révèlent être bien plus contents de leur job que leurs homologues du secteur privé.
Les cadres se disent plus heureux dans le public que dans le privé

Heureux au travail comme un fonctionnaire ? C’est l’étonnante conclusion d’une récente étude* publiée par Sciences-Po. Les salariés se déclarent plus heureux dans la fonction publique (63 %) que dans le secteur privé (56 %). Un écart se réduit un peu chez les cadres. 65 % sont satisfaits de leur travail dans le public, contre 61 % dans le privé.

Le public (presque) toujours devant le privé

La palme de la satisfaction au travail (70 %) revient aux cadres de la fonction publique territoriale (FPT). Ces hauts fonctionnaires s’occupent des collectivités locales (régions, départements, villes, etc.). Ils devancent leurs collègues cadres de la fonction publique d’État (FPE), qui atteignent 66 % de satisfaction. Au sein de la FPE, les cadres hors enseignants atteignent 63 % de satisfaction au travail. En queue de peloton arrivent les cadres de la fonction publique hospitalière (FPH) avec 59 % de satisfaction.

 

La satisfaction varie avec l’âge

Mais en regardant dans le détail, on observe que la satisfaction des cadres dépend de leur âge. Dans le privé comme dans le public, la satisfaction des cadres suit une courbe en U. Entre 25 et 34 ans, ces derniers déclarent 69 % de satisfaction dans le public, contre 61 % dans le privé.

Ils chutent à 62 % dans le public et 58 % dans le privé entre 35 et 49 ans. Un mécontentement qui coïncide avec la période où beaucoup de salariés (cadres ou non) tentent de concilier au mieux investissement professionnel et vie familiale. Force est de constater que les entreprises publiques et privées gardent une marge de progression en la matière. Dès qu’ils deviennent seniors, la satisfaction des cadres remonte en moyenne à 73 % dans le public et à 66 % dans le privé.

 

Des motifs de satisfaction différents

Les cadres du privé et leurs homologues fonctionnaires ne sont pas motivés par les mêmes objectifs. 24 % des cadres dans le public mettent en avant le sentiment de leur utilité sociale, contre 8 % des cadres dans le privé. À l’opposé du spectre des valeurs, 19 % des cadres du privé se lèvent le matin pour leur rémunération… contre 7 % des fonctionnaires de catégorie A.

Si les cadres du privé avouent moins d’intérêt pour leur travail (12 % contre 22 %) que les cadres de la fonction publique, ils sont en revanche deux fois plus préoccupés par l’idée de préserver leur emploi (13 % contre 5 %). Plus stressés, donc moins heureux ?

*Enquête électorale du centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) menée en janvier 2017 auprès de 15 513 personnes. 

Mathilde Hodouin
Mathilde Hodouin

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