Vous croulez sous le boulot et attendez les vacances avec impatience ? Profitez-en, car les prochains congés risquent de se faire attendre. Ainsi en ont décidé une majorité de députés, la nuit dernière à l'Assemblée. Car ils ont adopté un amendement fixant à 235 jours au lieu de 218 actuellement, le nombre de jours de travail annuel des cadres forfaitisés.
Un texte qui entrera en application dans chaque entreprise, sauf accord contraire signé entre les partenaires sociaux de cette dernière. En clair : sauf exception, c'est la fin des RTT pour les cadres. Car ce seuil maximum de 218 jours avait été mis en place, à l'époque des négociations des lois Aubry, pour permettre aux salariés forfaitisés (la majorité des cadres et quelques employés dits « autonomes »), qui, dans leur majorité, travaillent plus de 35 heures par semaine, de pouvoir profiter eux aussi de jours de réduction du temps de travail.
En augmentant ce seuil de 17 jours, les députés viennent donc, de fait, de supprimer ces congés supplémentaires. Seule compensation : toute journée supplémentaire, à partir du 219ᵉ jour sera payée 10% de plus que le tarif habituel. Sauf que les cadres français qui se font payer des heures supplémentaires doivent se compter sur les doigts d'une seule main de directeur financier. Cette compensation ne devrait donc rassurer personne. Pas les responsables de la CFE-CGC, en tout cas. Pour le syndicat des cadres, qui comptent bien porter l'affaire devant la Cour européenne des droits de l'homme, « il s'agit là d'une régression massive, d'un retour au siècle dernier. » Et de fait, les marches arrière en matière d'avancées sociales sont rarissimes.