Etonnant. Malgré la crise qui sévit, les jeunes diplômés des grandes écoles et des écoles d’ingénieurs s’en tirent mieux que jamais, selon l’enquête insertion 2012 de la Conférence des grandes écoles (CGE). Presque aussi bien, du moins, qu’en 2007, année faste.
Le chômage ? Connaîssent pas : 82,5% des sortants des grandes écoles (membres de la CGE) ont trouvé un travail deux mois après s’être jeté dans le grand bain de la vie active. La précarité ? Une inconnue : 80% de ces jeunes ingénieurs et managers sont en CDI.
Salaires en baisse à euro constant
Le seul hic viendrait de la politique de rémunération : si leur salaire moyen de départ se situe à 37 268 euros annuels contre 35 840 euros l'année précédente, la CGE révèle que "le niveau de rémunération réelle des jeunes diplômés a diminué d'environ 10% entre 2000 et 2012", à euro constant, si l'on tient compte de l'inflation.
Les DRH se frottent les mains. « Nous avons travaillé pour nous adapter à la nouvelle donne, en formant mieux les jeunes à la recherche d’emploi, en nous tournant vers l’international..., explique Bernard Ramanantsoa, directeur d'HEC. Ainsi, 20% des jeunes diplômés en management ont trouvé leur premier emploi à l’étranger ». De fait, des secteurs que l’on dit déclinants, comme l’industrie automobile, ont embauché des juniors. Le conseil, pareil. Seule la banque montrerait à ce niveau là des signes de faiblesse.
De l'autoroute au sentier
Pour autant, la génération diplômée en 2012 rencontre actuellement de plus grandes difficultés. Manuelle Mallot, la directrice carrière & prospective de l’Edhec, reconnaît que « les jeunes diplômés recherchent souvent leur premier job au cours du dernier semestre de leurs études, même si certains attendent la rentrée de septembre. » Ainsi, les diplômés 2011 qui font l'objet de l'étude 2012 ont cherché et trouvé l'en dernier, alors que, dans l’industrie, le bâtiment ou les services, les difficultés sont réellement apparues début 2012.
« Ainsi, les jeunes qui ont cherché avant l’été 2011 avaient une autoroute devant eux et ceux qui se sont mis sur le marché à la rentrée de la même année étaient encore face à une Nationale », résume Manuelle Malot. Ceux de la promo 2012, qui débarquent en ce moment même sur le marché du travail, devront eux se contenter d'un sentier. Même si tous les sentiers mènent à Rome.

Source : CGE 2012. Ces données portent sur les effectifs diplômés des écoles membres de la CGE.
Michel Holtz © Cadremploi.fr
