Les femmes comme les hommes préfèrent être managés par… un homme

Quentin Velluet

Au bureau, Françaises et Français préfèrent avoir affaire à un manager de la gent masculine. C’est ce que révèle Randstad dans une récente étude qui prouve dans la foulée que le plafond de verre n’est pas prêt de se briser.
Les femmes comme les hommes préfèrent être managés par… un homme

C’est un constat qui a de quoi casser le moral à quelques heures de la journée Internationale des femmes : les salariés français, tous sexes confondus préfèrent être managés par un homme. Un constat de l’étude Workmonitor* de Randstad, qui montre que des compétences managériales comme le leadership, le charisme ou l’autorité, sont encore largement attribuées aux hommes dans l’inconscient collectif.

Les femmes préfèrent les hommes

Le plus étonnant, et peut-être le plus désespérant, est d’observer que les Françaises ne sont pas beaucoup plus bienveillantes entre elles : 61 % préfèrent un management masculin, comparé à 67 % des hommes. Un frein de plus à l’accès des femmes aux postes à haute responsabilité alors même que la loi Copé-Zimmermann, obligeant grandes entreprises et ETI à compter au moins 40 % de femmes dans leur conseil d’administration, est entrée en vigueur depuis le 1ᵉʳ janvier 2017.

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Un schéma stéréotypé qui se retrouve partout dans le monde

Les Français ne sont pas les seuls à exprimer un avis machiste sur la question. Dans le reste du monde, les hommes préfèrent globalement avoir affaire à un manager masculin. Le Japon décroche la palme du pays le plus phallocrate où seuls 9 % des hommes salariés souhaiteraient être managés par une femme. Comme souvent, les Suédois sont au contraire les plus progressistes : ils sont les plus enclins à être managés par une femme (44 %). Enfin en Inde, une société où les femmes se serrent les coudes pour lutter contre les harcèlements réguliers et les inégalités entre les sexes, ces dernières sont majoritairement favorables à un management féminin (59 %).

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Pourquoi vouloir trancher ?

Mais cette vision stéréotypée, certainement pas infondée, se voit clairement accentuée par la méthodologie de l’enquête. En effet, qu’en est-il des indifférents ? De ceux qui ne se posent simplement pas la question ? On peut en effet regretter que Randstad n’ait pas intégré un "peu m’importe" ou "ne se prononce pas" dans ses propositions de réponse, craignant peut-être de rendre les résultats moins impactants. Ils auraient néanmoins été plus représentatifs des avis de chacun. Ce choix, Aline Crépin, directrice de la RSE du groupe Randstad France l’assume : « Il est possible que pour certains, la question ne se pose pas. Mais ces résultats montrent que si nous sommes dans une situation où nous devons choisir entre un homme ou une femme [deux propositions d’embauche par exemple, Ndlr] notre décision reste stéréotypée ». Gageons tout de même que sur cette question, les indifférents sont chaque jour plus nombreux.

 

*Étude menée en ligne du 20 juillet au 4 août 2016 dans 33 pays auprès de 14 400 employés âgés de 18 à 65 ans. En France, 1 000 personnes ont répondu à l’enquête.

Quentin Velluet
Quentin Velluet

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