Les femmes sont des cadres à haut potentiel comme les autres

Michel Holtz

Le monde entier bénéficie, chaque 8 mars, d’une journée de la femme. La France quant à elle, leur consacre une semaine tout entière. Et elle démarre lundi. Au menu : huit jours de sensibilisation à l’égalité entre les hommes et les femmes au travail sous l’égide de Najat Vallaud-Belkacem. La ministre des droits des femmes qui a fait de ces thèmes son cheval de bataille devrait être présente à Deauville, courant de la semaine. C’est en effet du 16 au 18 que se tiendra près des planches l’annuel Women’s forum qui réunit chaque année le gratin mondial des femmes qui réussissent, pour montrer à toutes les autres que c'est possible. Mais si la jeune ministre du gouvernement Hollande n’a pas encore confirmé sa présence, d’autres sont sûres d’être de la partie. Comme Claire Deguerry. Elle est associée financial advisory chez Deloitte et viendra présenter au Forum l’étude qu’elle a menée. Avec son équipe, elle a interrogé 130 femmes cadres supérieures dans 6 grands groupes internationaux. Et toutes ont un point commun : elles sont aux portes du comité exécutif de leur entreprise.

Des profils similaires à ceux des hommes

Ni Claire Deguerry ni elles-mêmes ne savent encore si elles franchiront ce dernier palier. Mais en tout cas, leurs interviews ont permis de dresser le portrait-robot de ces dames à haut potentiel. Et, au final, il ne diffère pas tellement de celui des hommes dans la même situation. « Elles ont entre 10 et 20 ans d’ancienneté dans l’entreprise, estime la directrice associée de Deloitte. Au cours de leur carrière, elles ont changé de poste tous les quatre ans en moyenne et ont exercé des fonctions de cœur de métier, plutôt que de support. » Elles sont même 76% dans ce cas. Et si elles n’ont pas encore de siège au comex, « c’est parce que la moitié d’entre elles reconnaissent ne pas avoir de tuteur qui pourrait leur ouvrir la voie ». Ce que nombre d’hommes pourraient exprimer de la même manière. Mais pourquoi, puisque le parcours, et les embûches de carrière de ces dames sont similaires à ces messieurs, ne sont-elles pas plus nombreuses à ces postes de direction ? Pourquoi ne sont-elles que 19% dans les instances dirigeantes de L'Oréal, le bon élève du Cac, et zéro chez EADS (source : Action de femme, 2009) ? 10% des femmes interrogées seulement savent combien de femmes évoluent dans le comité exécutif de leur propre entreprise. Un comité dont seulement 31% d’entre elles estiment qu’il prend en compte les critères de diversité. Pour y faire leur place, elles ne pourront donc compter que sur elles-mêmes.

Michel Holtz © Cadremploi.fr

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